Les douanes interceptent 2,4 millions d’euros en liquide à Roissy

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Le dimanche 18 août 2024, l’aéroport Paris-Charles de Gaulle a été le théâtre d’une opération douanière exceptionnelle, marquant un record en termes de saisie d’argent liquide. Les agents des douanes ont intercepté deux passagers en partance pour Istanbul, en Turquie, avec une somme colossale de 2,4 millions d’euros dissimulée dans leurs bagages. Cette découverte, considérée comme l’une des plus importantes de ces dernières années à Roissy, soulève de nombreuses questions sur les pratiques de blanchiment d’argent et la vigilance des autorités douanières.

Une saisie inattendue

Les deux hommes, âgés de 32 et 39 ans, étaient en transit depuis Alger, leur ville d’origine. Déclarant être des commerçants dans le secteur du textile, ils s’apprêtaient à prendre un vol à destination d’Istanbul lorsqu’ils ont été soumis à un contrôle de routine par les agents de la brigade de surveillance extérieure du Terminal 2F. Ce contrôle s’est révélé bien plus fructueux que prévu, avec la découverte de 2,4 millions d’euros en liquide, une partie étant en francs suisses.

Le transport de capitaux non déclarés à travers les frontières est strictement réglementé en France, notamment pour lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Les passagers transportant plus de 10 000 euros en espèces sont tenus de déclarer cette somme aux autorités douanières. Le manquement à cette obligation peut entraîner des sanctions sévères, y compris la confiscation des fonds et des poursuites pénales.

Dès la découverte de cette somme importante, les deux hommes ont été placés en retenue douanière pour « manquement à l’obligation déclarative de capitaux à l’exportation » et pour « suspicion de blanchiment douanier ». Ces infractions sont graves et soulèvent des soupçons quant à l’origine des fonds et à leur destination finale. L’argent liquide, en grande quantité, est souvent associé à des activités illicites, car il permet de contourner les systèmes bancaires et les régulations financières.

Le parquet de Bobigny a rapidement été saisi de l’affaire, confirmant l’ouverture d’une enquête pour éclaircir les circonstances entourant cette tentative de transfert de fonds. Les deux suspects, qui se trouvent toujours en garde à vue dans les locaux de l’Office National Anti-Fraude (ONAF), sont soumis à des interrogatoires approfondis. Les enquêteurs cherchent à déterminer si ces individus sont impliqués dans un réseau de blanchiment d’argent plus vaste ou s’ils agissaient de manière indépendante.

Une saisie record à Roissy

La somme saisie à Roissy-Charles de Gaulle représente un record pour cet aéroport, connu pour être un point névralgique dans la lutte contre les trafics de toutes sortes, y compris celui des devises. Cette opération rappelle une autre saisie notable effectuée en 2021, où les douaniers avaient intercepté 500 000 euros en liquide sur un passager en partance pour la Turquie. Cependant, la saisie de 2024 dépasse de loin ce précédent, soulignant l’ampleur des flux financiers non déclarés qui tentent de transiter par les frontières européennes.

Une source proche de l’affaire a qualifié cette saisie de « record », exprimant la satisfaction des autorités douanières pour cette opération réussie. Les douanes françaises, en collaboration avec l’ONAF, intensifient leurs efforts pour détecter et intercepter les flux financiers illicites, considérés comme un enjeu majeur pour la sécurité nationale et internationale.

Le blanchiment d’argent via les douanes reste un défi de taille pour les autorités. Les individus impliqués dans ces pratiques illégales cherchent à transférer de grandes quantités d’argent liquide en évitant les systèmes financiers conventionnels, qui sont soumis à des régulations strictes. Le transport d’espèces en grandes quantités à travers les frontières est une méthode privilégiée pour les blanchisseurs, car elle réduit les traces numériques et rend plus difficile la traçabilité des fonds.

L’affaire de Roissy met en lumière les techniques utilisées pour contourner les règles et les risques encourus par ceux qui s’y livrent. Les suspects ont tenté de justifier leur possession d’une telle somme en se présentant comme commerçants, mais cette explication reste à vérifier par les enquêteurs. Les autorités devront déterminer si ces fonds provenaient réellement d’activités commerciales légitimes ou s’ils étaient destinés à être blanchi à travers des circuits financiers informels.

L’enquête, qui en est encore à ses débuts, pourrait révéler des connexions plus larges avec des réseaux criminels opérant à l’échelle internationale. Les douaniers continueront de collaborer étroitement avec l’ONAF et d’autres agences internationales pour retracer l’origine des fonds et identifier d’éventuels complices. Les autorités françaises, conscientes des enjeux, maintiennent une vigilance accrue pour prévenir de telles infractions.

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