Los Angeles en crise : affrontements après les raids migratoires

Des affrontements violents ont éclaté à Los Angeles suite à des opérations de la police fédérale contre les populations migrantes. La réponse du gouvernement, marquée par le déploiement massif de la garde nationale, a attisé la colère d’une partie de la population locale. La ville est depuis le théâtre d’un face-à-face tendu entre manifestants et autorités.
Los angeles juin 2025

Un climat explosif après les descentes fédérales

Depuis trois jours, la mégapole californienne vit au rythme des protestations. Tout a commencé après une série de raids menés par les agents de l’immigration, visant des familles sans papiers. Certains témoins affirment que des personnes ont été arrêtées en pleine rue, parfois sans ménagement. Ces actions ont provoqué une vague d’indignation dans plusieurs quartiers de la ville, majoritairement hispaniques.

La tension est montée d’un cran lorsqu’un rassemblement pacifique devant un centre de détention s’est transformé en affrontement. Des manifestants, encagoulés pour la plupart, ont affronté la police à coups de projectiles. Des voitures ont été incendiées, des vitrines brisées. Face à cette escalade, la mairie a tenté d’alerter le gouvernement fédéral. Mais Washington a choisi une toute autre voie.

Trump envoie la garde nationale

Le président américain Donald Trump a décidé d’intervenir personnellement. Dans un message publié sur son réseau Truth, il a affirmé vouloir “libérer Los Angeles de l’insécurité”. Près de 2 000 soldats de la garde nationale ont été envoyés sur place, déployés dans les points névralgiques de la ville. Leur présence est visible : véhicules blindés, uniformes camouflés, contrôle strict autour des centres fédéraux.

Cette décision passe mal. Le gouverneur de Californie Gavin Newsom a dénoncé un “abus de pouvoir évident”, rappelant que le déploiement a été fait sans son accord. La maire de Los Angeles, Karen Bass, parle d’une “escalade inutile qui risque d’envenimer la situation”. Les élus locaux regrettent surtout le manque de dialogue avec l’administration centrale.

Des arrestations en masse

Au cours du week-end, près de 120 personnes ont été arrêtées. Certaines pour avoir participé aux émeutes, d’autres pour ne pas avoir respecté les restrictions imposées sur les rassemblements. Les forces de l’ordre ont également utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les foules. Plusieurs journalistes, présents pour couvrir les événements, ont été touchés.

Des images montrent également des manifestants bloquant l’autoroute I-10, paralysant la circulation pendant plus d’une heure. “On veut que ça se voie. Ce qui se passe ici est grave”, a déclaré une jeune femme, le drapeau mexicain autour du cou. Elle affirme que sa tante a été arrêtée malgré plus de vingt ans passés aux États-Unis sans infraction.

Les tensions ne retombent pas

La situation reste instable dans plusieurs quartiers de la ville. Même après le départ de la majorité des manifestants, des groupes plus radicaux continuent de provoquer les forces de sécurité. Des affrontements nocturnes ont été rapportés, notamment autour du centre de détention du centre-ville.

Les défenseurs des droits de l’homme s’inquiètent. Pour eux, cette opération reflète une politique migratoire de plus en plus dure et déshumanisante. “Les gens fuient la violence, la misère. Et on les traite comme des criminels”, s’insurge un avocat bénévole qui suit le dossier de plusieurs détenus. Il dénonce aussi des conditions de détention “indignes” et “insalubres”.

Réaction du Mexique et pressions internationales

La présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, a exprimé son inquiétude. Dans une déclaration officielle, elle appelle les États-Unis à respecter les droits fondamentaux des migrants. Elle confirme que 35 citoyens mexicains ont été arrêtés à Los Angeles, et que son gouvernement est en contact avec chacun d’eux.

Elle rappelle également que les Mexicains vivant aux États-Unis “ne sont pas des délinquants, mais des travailleurs indispensables à l’économie américaine”. Ce message, relayé par plusieurs pays d’Amérique latine, met la pression sur Washington, déjà critiqué par plusieurs ONG pour sa gestion du dossier migratoire.

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