Le verdict est tombé après deux semaines de procès intense à la cour d’assises de l’Isère. Ludovic Bertin, 29 ans, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 25 ans. Ce jugement intervient pour le meurtre de Victorine Dartois, 18 ans, une étudiante dont la mort en septembre 2020 avait suscité une vague d’émotion.
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L’avocate générale Françoise Benezech a décrit l’accusé comme un prédateur agissant selon un scénario prémédité. Lors de son réquisitoire, elle a souligné que Ludovic Bertin cherchait une « proie à violer » ce jour-là. Le meurtre de Victorine, précédé d’une tentative de viol, s’inscrivait dans un schéma de violence déjà constaté dans d’autres affaires. L’accusé avait notamment été impliqué dans un viol deux ans plus tôt, en 2018.
Selon l’accusation, les actes de Ludovic Bertin montrent une dangerosité élevée, corroborée par des expertises psychiatriques. Ces éléments ont pesé lourdement dans la décision de requérir la perpétuité, une peine jugée indispensable pour protéger la société.
Ludovic Bertin a admis le meurtre mais a nié catégoriquement toute tentative de viol. Il a affirmé que l’altercation avec Victorine résultait d’une dispute après une bousculade. Selon ses déclarations, il aurait « perdu le contrôle » et étranglé la jeune femme dans un moment de panique. Cependant, son récit a été mis à mal par des contradictions relevées par les enquêteurs et les experts.
- L’autopsie a révélé que la cause de la mort était la noyade, et non l’étranglement.
- Les déclarations de Ludovic Bertin concernant le retrait du pantalon de la victime pour « éliminer des preuves » ont été jugées peu crédibles par l’accusation.
L’absence de traces biologiques liées à une agression sexuelle n’a pas suffi à écarter l’hypothèse de la tentative de viol, qui reste au cœur du dossier.
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Pour la famille Dartois, le procès a été l’occasion d’un face-à-face éprouvant avec l’accusé. La mère de Victorine, émue mais déterminée, a dénoncé le manque de remords de Ludovic Bertin tout au long des audiences. Selon elle, les excuses présentées par l’accusé étaient « creuses » et dépourvues de sincérité.
« Il n’a aucune once de regret, il ne pense qu’à lui, » a-t-elle déclaré en marge des audiences. La famille espère que la lourdeur de la peine permettra d’éviter d’autres drames similaires.
Lors des débats, une autre accusation de viol a été évoquée. En 2018, Ludovic Bertin aurait agressé une femme prénommée Vicky, un témoignage qui a permis de mettre en lumière un comportement violent et répétitif de l’accusé envers les femmes. L’avocate générale a souligné que cet acte renforçait la crédibilité des faits reprochés dans l’affaire Victorine Dartois.
La disparition de Victorine Dartois en septembre 2020 avait bouleversé la commune de Villefontaine, dans le Nord-Isère. Étudiante en BTS communication, Victorine rentrait chez elle après une journée de shopping lorsqu’elle a croisé Ludovic Bertin. Son corps avait été retrouvé deux jours plus tard dans un ruisseau, un jean abandonné à proximité. La tragédie avait mobilisé plus de 6 000 personnes lors d’une marche blanche en son hommage.
