Ludovic Bertin, 25 ans, a été mis en examen pour des accusations graves : enlèvement, séquestration et meurtre précédé de tentative de viol. Cette mise en cause intervient dans l’enquête sur la mort de Victorine Dartois, une étudiante en BTS à Lyon, retrouvée morte en septembre 2020 à Villefontaine, en Isère. Le suspect encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Originaire de Vénissieux, Ludovic Bertin a grandi à Bonnefamille, une petite localité proche de Villefontaine, où sa famille réside depuis plus de 20 ans. Ayant perdu son père à l’âge de 9 ans, il a été confronté très tôt à une vie marquée par des difficultés. Connu des services de police et de la justice, Bertin a un passé criminel documenté. Pendant son adolescence, il a accumulé plusieurs condamnations pour des délits tels que le port d’arme, le vol et la destruction de biens.
À l’âge adulte, Ludovic Bertin a purgé plusieurs peines sous bracelet électronique pour des affaires de vols, de violences et de délits routiers. En 2019, il a été condamné pour une série de vols avec effraction commis dans l’est lyonnais entre 2017 et 2018. Le quotidien régional Le Dauphiné Libéré le décrit comme un ancien « petit caïd » qui fréquentait des délinquants plus chevronnés.
Sur les réseaux sociaux, Ludovic Bertin n’hésitait pas à partager des éléments de sa vie, posant parfois avec des voitures de luxe ou des animaux de compagnie, renforçant l’image d’un jeune homme qui s’identifiait aux codes de la rue. Ces images montrent un contraste entre une certaine volonté de paraître et la réalité de ses déboires judiciaires.
Lors de sa garde à vue, Bertin a reconnu avoir étranglé Victorine après ce qu’il décrit comme une altercation fortuite. Selon ses dires, il l’aurait rencontrée par hasard près du parking du stade de la Prairie à Villefontaine. Après l’avoir étranglée, il aurait tenté de dissimuler le corps en le déposant dans un ruisseau. Cependant, s’il a avoué le meurtre, il nie toute tentative de viol, même si le pantalon de la victime avait été retiré.
Des éléments d’ADN partiel ont été relevés sur les vêtements de Victorine, renforçant les soupçons envers Bertin. Les enquêteurs cherchent encore à comprendre les circonstances exactes de l’incident et le mobile potentiel, tout en examinant si une agression sexuelle aurait pu avoir lieu malgré l’absence de traces directes de violence sexuelle relevées lors de l’autopsie.
Outre ses antécédents de délinquance, Ludovic Bertin s’était récemment stabilisé. Devenu père et ayant fondé une petite entreprise de livraison, il semblait avoir pris des mesures pour s’éloigner de ses précédentes activités criminelles. Pourtant, son passé et ses fréquentations ont refait surface dans cette affaire tragique, mettant à mal cette apparente tentative de réhabilitation.
Les proches de la victime et la communauté de Villefontaine suivent de près cette affaire qui a bouleversé la région. Kelly Monteiro, l’avocate de la famille Dartois, a souligné que Bertin était inconnu de la famille et que cette rencontre fatidique semblait être le résultat d’un hasard malheureux. L’enquête se poursuit, et le procès de Ludovic Bertin est prévu pour se tenir devant la cour d’assises de l’Isère, marquant une étape cruciale dans la quête de justice pour Victorine Dartois.