Le code Z13 enfin brisé par l’intelligence artificielle
Tout part d’une lettre envoyée au San Francisco Chronicle en avril 1970. Le Zodiac y écrit « My name is… » (Mon nom est…) suivi d’une suite de 13 symboles et lettres. C’est le chiffrement Z13. Jusqu’ici, sa brièveté rendait toute analyse manuelle impossible pour les experts du FBI.
C’est là qu’intervient Alex Baber. Utilisant la puissance de calcul de l’intelligence artificielle, il a généré et filtré une liste colossale de 71 millions de noms comportant 13 lettres. En croisant ces résultats avec des données de recensement, des dossiers militaires et des descriptions de témoins, l’algorithme a isolé un nom qui s’emboîte parfaitement dans la grille : Marvin Merrill.
Ce nom n’est pas anodin. Il s’agit de l’alias utilisé par un certain Marvin Margolis, un ancien infirmier de la Marine américaine, décédé en 1993.
Marvin Margolis : un suspect, deux affaires mythiques

Si la piste Margolis est si explosive, c’est qu’elle relie le Zodiac à une autre affaire légendaire : le meurtre d’Elizabeth Short, surnommée le Dahlia Noir, retrouvée mutilée et coupée en deux à Los Angeles en 1947.
Les éléments rassemblés par Baber et confirmés par des détectives retraités du LAPD sont troublants :
- Un lien intime : Margolis a vécu avec Elizabeth Short quelques semaines avant son meurtre. Il figurait d’ailleurs sur la liste des suspects de l’époque, mais avait réussi à fournir un alibi douteux.
- Des compétences chirurgicales : En tant qu’infirmier militaire ayant servi à Okinawa durant la Seconde Guerre mondiale, Margolis avait les connaissances anatomiques nécessaires pour réaliser les mutilations précises subies par le Dahlia Noir.
- L’origine du nom « Zodiac » : L’enquête révèle que Short aurait été tuée dans un bungalow à Compton, qui s’appelait à l’époque le… Zodiac Motel. Le tueur aurait emprunté ce nom vingt ans plus tard pour signer ses nouveaux crimes.
Des preuves matérielles et un « aveu » posthume

La théorie ne repose pas uniquement sur des algorithmes. Des éléments physiques concrets viennent étayer ce scénario digne d’un film. D’abord, l’arme. Lors de l’attaque du lac Berryessa en 1969, le Zodiac a utilisé une baïonnette très spécifique. Or, Margolis a ramené de la guerre une baïonnette japonaise de type 30, correspondant aux blessures des victimes.
Plus effrayant encore : un dessin réalisé par Margolis peu avant sa mort en 1993. Retrouvé par son fils, ce croquis représente une femme mutilée nommée « Elizabeth ». En analysant les ombrages du dessin avec des filtres numériques, Baber affirme avoir trouvé le mot « ZODIAC » dissimulé dans les traits. Une sorte de signature testamentaire d’un tueur en série impuni.
La fin du mystère ?
Cette hypothèse est prise très au sérieux par plusieurs experts, dont d’anciens cryptographes de la NSA qui ont validé la méthodologie de décryptage du code Z13. Rick Jackson, ancien détective aux homicides du LAPD, estime même que les preuves circonstancielles sont « écrasantes ». Si l’ADN prélevé sur les effets personnels de Margolis (actuellement aux mains de la police) correspond aux traces laissées par le Zodiac, nous tiendrons la résolution définitive de deux des plus grandes énigmes criminelles du XXe siècle.








