La métaphore de la Formule 1
Pour justifier cette mesure qui risque de faire grincer des dents dans les cours de récréation, Emmanuel Macron a utilisé une image marquante lors de son débat avec les lecteurs de Ouest-France. Pour lui, laisser un enfant sur les réseaux sociaux sans contrôle, c’est comme le mettre au volant d’un bolide sans permis.
« Mon enfant, s’il est dans une Formule 1 et qu’il allume le contact, j’ai pas envie qu’il gagne la course, j’ai juste envie qu’il descende de la voiture. Je veux d’abord lui apprendre le code et être sûr que la voiture fonctionne. »
Au-delà de la formule choc, le constat présidentiel est sombre : baisse des résultats scolaires, chute des performances éducatives et explosion des problèmes de santé mentale. Le Président s’appuie sur un « consensus scientifique » qui se forge désormais à l’international.
L’échange a d’ailleurs pris une tournure poignante lorsqu’une mère, dont le fils s’est suicidé en septembre 2024, a interpellé le chef de l’État sur la responsabilité de TikTok. Un témoignage qualifié de « bouleversant » par Emmanuel Macron, qui renforce sa volonté de légiférer vite.
Comment ça va marcher ? L’exemple du porno et de l’Australie
C’est la grande question technique : comment empêcher un ado de 14 ans de s’inscrire en mentant sur sa date de naissance ? Emmanuel Macron balaye le scepticisme technique. Il assure que « ça marche techniquement » et prend pour exemple l’obligation récente faite aux sites pornographiques de vérifier l’âge des utilisateurs.
L’objectif est d’imposer aux plateformes (TikTok, Instagram, Snapchat, etc.) un système de vérification robuste. « Au-dessous de cet âge [15 ou 16 ans], il ne peut pas y avoir d’accès aux réseaux sociaux », a tranché le Président. Il compare cette future interdiction à celle de l’alcool pour les mineurs : une règle de santé publique devenue une norme sociale acceptée par tous.
Un calendrier accéléré pour 2026
Les choses vont aller très vite. Alors que l’Australie applique son « blackout » pour les moins de 16 ans depuis ce mercredi matin, la France veut emboîter le pas.
- Janvier 2026 : Dépôt d’un projet de loi du gouvernement ou examen de la proposition de loi du groupe Renaissance (portée par Gabriel Attal) prévue le 19 janvier.
- L’objectif : Faire voter le texte « dans les meilleurs délais » et l’appliquer avant la fin du mandat.
Il reste cependant des zones d’ombre à éclaircir : quid des messageries comme WhatsApp ou des jeux vidéo en ligne ? Ces points seront au cœur des débats parlementaires de ce début d’année.
