Ce mandat faisait suite à une condamnation prononcée en novembre 2024 à Paris. Absent lors de son procès, Marco Mouly avait été reconnu coupable d’avoir organisé son insolvabilité dans le but d’échapper à ses dettes judiciaires. Résultat : trois ans de prison ferme.
Un parcours judiciaire bien chargé
Mouly n’en est pas à sa première condamnation. En 2017, il avait écopé de huit ans de prison et un million d’euros de dommages et intérêts pour sa participation à l’une des plus grandes fraudes fiscales européennes : la fraude à la TVA sur les quotas carbone. Avec ses complices, il avait causé un préjudice de plus de 283 millions d’euros à l’État français.
Plutôt que de purger sa peine, Marco Mouly s’était envolé pour Israël, en passant par Milan, Turin, Saint-Tropez ou encore Amman. Très actif sur les réseaux sociaux, il n’hésitait pas à poster des selfies à Tel-Aviv ou commenter l’actualité judiciaire française, entre deux provocations médiatiques.
De l’influence au mensonge
Dans l’affaire jugée en novembre, il lui était reproché d’avoir minoré ses revenus issus de contrats d’édition et d’influence. Notamment ceux liés à son livre « La Cavale » et à une collaboration avec Magali Berdah et son mari Stéphane Teboul, tous deux figures du milieu de l’influence.
Le tribunal a également mis en lumière la création d’une société écran sans activité réelle, la SAS I Trade. Une manœuvre qui lui a permis de détourner des revenus tout en se présentant comme insolvable. Le jugement a qualifié ces pratiques de « duperie » menée avec une « particulière ingéniosité ».
Une récidive assumée
Lors du procès, le président du tribunal n’a pas manqué de souligner que Mouly « n’a manifestement pas tiré les leçons » de ses précédentes condamnations. Son comportement a été jugé récidiviste, aggravant ainsi sa situation.
L’accusé a été reconnu coupable d’escroquerie et organisation frauduleuse d’insolvabilité. Des accusations lourdes, qui justifient une nouvelle peine d’emprisonnement ferme et une interdiction définitive de gérer toute entreprise.
Une figure sulfureuse du grand banditisme financier
Entre ses multiples condamnations, ses passages en prison et sa médiatisation, Marco Mouly symbolise une certaine image de l’arnaque moderne : flamboyante, médiatisée et décomplexée. Il doit toujours, avec ses complices, des centaines de millions d’euros à l’État.
Sa vie a même été racontée dans le documentaire « Les Rois de l’arnaque », diffusé en 2021 sur Netflix. Entre bling-bling et dérapages, Marco Mouly est devenu une figure à la fois fascinante et inquiétante d’un système où l’image semble parfois primer sur la morale.
Prochaine étape : l’extradition vers la France
Suite à son arrestation à Rome, les procédures d’extradition ont été enclenchées. Son avocat espère « un procès équitable ». Mais face à son casier judiciaire et à la récurrence des infractions, il semble peu probable que la justice française fasse preuve de clémence.
Après des années passées à échapper aux radars tout en restant sous les projecteurs, Marco Mouly va devoir faire face à la réalité judiciaire. Et cette fois, sans scénario écrit à l’avance.
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