Le parcours tumultueux de « l’homme à la cavale »
Mardoché « Marco » Mouly est une figure bien connue du milieu des affaires frauduleuses en France. En 2017, il avait été condamné à huit ans de prison et à une lourde amende dans l’affaire de la « taxe carbone », une fraude colossale impliquant la TVA sur les droits à polluer. Cette escroquerie à grande échelle avait coûté des millions à l’État français et permis aux auteurs de s’enrichir rapidement.
Malgré cette condamnation, Mouly n’a jamais cessé de faire parler de lui. Récemment libéré après un passage en détention pour non-respect des conditions de son sursis en 2019, il avait été remis en liberté le 2 novembre 2024. Mais il semble n’avoir pas tiré les leçons de son passé, selon le tribunal qui l’a reconnu coupable de nouvelles infractions liées à l’organisation de son insolvabilité.
Une nouvelle condamnation pour fraude et abus de biens sociaux
Les chefs d’accusation cette fois-ci incluent l’organisation frauduleuse de son insolvabilité et l’abus de biens sociaux. Il est reproché à Marco Mouly d’avoir minoré ses revenus et dissimulé des sources de revenus dans le but de se déclarer insolvable. Parmi les accusations, il aurait réduit volontairement ses droits d’auteur issus de son livre La Cavale et d’un contrat d’influenceur avec Magali Berdah et Stéphane Teboul. Il aurait également créé une société fictive, la SAS I Trade, sans réelle activité économique, pour tromper les autorités.
Le tribunal a également souligné la « particulière ingéniosité » de Mouly pour dissimuler ses revenus. Le fraudeur aurait mis en place une stratégie complexe pour échapper aux obligations financières qui lui incombaient.
Mouly n’en est pas à sa première condamnation pour des pratiques frauduleuses. Outre l’affaire de la « taxe carbone », il avait déjà été condamné en 2019 pour fraude à la TVA, impliquant une arnaque menée au détriment de l’État danois à la fin des années 90. Ces infractions répétées montrent, selon le parquet, que « l’accusé n’a manifestement pas tiré les leçons de ses précédentes condamnations ».
Le mandat d’arrêt émis à son encontre signifie que les forces de l’ordre sont désormais à la recherche de Marco Mouly. Cet aspect renforce les spéculations quant à une possible fuite à l’étranger, car le fraudeur pourrait choisir de repartir « en cavale », une stratégie qu’il connaît bien et qui lui a valu une notoriété dans le monde des escroqueries.
Cette nouvelle peine s’ajoute aux multiples sanctions déjà infligées à Mouly. Outre les trois années de prison, le tribunal pourrait également décider d’autres mesures restrictives, comme l’interdiction de gérer toute société à l’avenir. Ces condamnations rappellent l’importance de la régulation et de la surveillance accrue des transactions financières, en particulier dans le cadre des affaires de fraude à grande échelle.