Une soirée qui tourne au cauchemar
Il est 23h30, ce lundi soir, lorsque les secours sont alertés pour une explosion survenue à l’entrée du parc de la Poudrerie, à Sevran, en Seine-Saint-Denis. Sur place, les policiers découvrent un jeune homme en sang, allongé au sol, grièvement blessé. L’une de ses mains est partiellement arrachée, des brûlures marquent son visage et son torse.
Les premiers éléments de l’enquête indiquent que la victime avait rassemblé ses amis pour leur présenter un dispositif pyrotechnique qu’il avait lui-même conçu. Malheureusement, la bombe improvisée a explosé plus tôt que prévu, déclenchant une scène de panique dans le parc.
Le jeune homme a immédiatement été pris en charge par les secours et transféré en urgence vers un hôpital spécialisé. Son état a été jugé critique. Selon les médecins, les blessures sont comparables à celles observées dans des contextes de guerre.
Un de ses amis présents ce soir-là a également été touché, mais ses blessures sont moins graves. Il a été hospitalisé pour observation.
Une perquisition révélatrice
Grâce aux informations recueillies sur place, les forces de l’ordre se rendent au domicile du blessé, à Aulnay-sous-Bois. Sur place, ils découvrent un véritable petit laboratoire : poudres, mèches, tubes en PVC, manuels téléchargés sur Internet… Tout le nécessaire pour fabriquer des bombes artisanales.
« On a retrouvé des composants chimiques et du matériel pouvant servir à confectionner des dispositifs explosifs. C’est extrêmement dangereux. » – Source policière.
Le jeune homme était jusqu’ici inconnu des services de police. Étudiant brillant, il venait tout juste d’obtenir son bac avec les félicitations du jury. Ses proches parlent d’un adolescent discret, passionné de science et de chimie, mais sans histoire.
Chaque année, à l’approche du 14 juillet, les hôpitaux d’Île-de-France voient affluer des blessés graves liés à l’utilisation d’explosifs improvisés. Les médecins parlent de « mains de mortier », des traumatismes particulièrement complexes à traiter.
Les chirurgiens spécialisés dans la reconstruction de la main sont parfois confrontés à des dégâts similaires à ceux rencontrés en zone de conflit armé. Malgré les interdictions préfectorales, de nombreux jeunes continuent de manipuler des engins pyrotechniques non autorisés.
Enquête en cours pour fabrication d’explosif
Le service départemental de la police judiciaire de Seine-Saint-Denis a été saisi. L’enquête porte sur plusieurs chefs d’accusation : fabrication et détention d’engins explosifs, blessures involontaires ayant entraîné une ITT supérieure à trois mois et infirmité permanente.
Le parquet de Bobigny insiste sur la gravité des faits, rappelant que ces comportements mettent en danger la vie non seulement des auteurs, mais aussi de leur entourage.
Malgré les mesures de sécurité, les engins pyrotechniques restent facilement accessibles. Ils sont souvent achetés sur des plateformes en ligne ou dans le quartier des grossistes d’Aubervilliers. D’autres, comme ici, sont simplement bricolés à la maison, avec des tutoriels trouvés sur Internet.
Dans certains quartiers, ces produits sont vendus clandestinement à l’approche des célébrations nationales. Le danger est bien réel, et les conséquences dramatiques.