MatisDugast, 19 ans, meurt enseveli sous 200 °C d’enrobé

Le 15 juillet 2025, un drame est survenu à Sainte-Flaive-des-Loups, en Vendée. Matis Dugast, jeune ouvrier de 19 ans, est décédé après avoir été enseveli sous un enrobé brûlant. Sa famille, sous le choc, a pris la parole pour honorer sa mémoire et alerter sur les risques dans le secteur du BTP.
matis dugast

Un accident brutal en plein chantier

Ce mardi matin, sur un chantier routier situé rue de la Louvetière, Matis Dugast a été entièrement recouvert par une coulée d’enrobé à 200 °C. Selon les premières informations, la porte d’un camion se serait ouverte de manière inattendue, déversant son contenu brûlant alors que le jeune homme travaillait en dessous.

Malgré l’intervention rapide des secours et son transfert en urgence absolue au CHU de Nantes, Matis n’a pas survécu à ses blessures. Il souffrait de brûlures sur plus de 60 % du corps.

Un autre ouvrier, âgé de 42 ans, a été brûlé aux deux mains en essayant de lui porter secours. Il a été hospitalisé à La Roche-sur-Yon. Son état n’est pas jugé critique.

Le témoignage poignant d’une mère effondrée

« À 18 h 16, notre famille est décédée. C’est l’enfer sur terre depuis ce jour-là. »

Ces mots, ce sont ceux de Murielle Dugast, la mère de Matis. Deux jours après le drame, elle a accepté de prendre la parole pour exprimer sa douleur. Entre chagrin et colère, elle souhaite aujourd’hui que son fils ne soit pas oublié.

Matis était né en mars 2006 à Charleville-Mézières. Il vivait en Vendée depuis l’âge de 3 mois, et se disait lui-même « Vendéen, pas Ardennais ». Il était le plus jeune de la fratrie, entouré de ses trois sœurs.

« Il avait toujours le sourire, il mettait l’ambiance. Un vrai boute-en-train. »

Depuis janvier 2025, Matis travaillait en tant que brouetteur sur des chantiers. Il économisait pour se lancer dans le streaming, sa passion. Fan de jeux vidéo, il rêvait d’animer sa propre chaîne Twitch.

Une association pour alerter et faire vivre son nom

« L’association portera son nom. On veut sensibiliser sur les risques au travail et aider ceux qui vivent la même chose. »

Murielle Dugast souhaite créer une association en hommage à son fils. L’objectif serait double : prévenir les accidents dans les métiers à risques, et offrir un espace de parole aux familles touchées. Pour elle, ce n’est pas juste un accident, mais le signe qu’on n’en fait pas assez sur les questions de sécurité.

La famille de Matis prépare aussi une marche blanche pour honorer sa mémoire. La date n’est pas encore fixée, mais elle devrait avoir lieu prochainement dans la commune.

Une enquête toujours en cours

Une enquête a été ouverte par le parquet de La Roche-sur-Yon, avec le soutien de l’inspection du travail. Les circonstances exactes de l’accident restent à éclaircir. Plusieurs témoins sur place évoquent un problème technique sur la benne du camion, mais rien n’est confirmé.

« Pour l’instant, on ne sait pas ce qu’il s’est passé. On attend que la vérité sorte. Aujourd’hui, on sait juste que Matis est mort. »

Les équipes de gendarmerie, les experts techniques et les autorités locales poursuivent leurs investigations pour comprendre ce qui a pu provoquer un tel déversement.

Sur place, les ouvriers présents le jour de l’accident sont encore traumatisés. Certains ont tenté de sauver Matis à mains nues, malgré les brûlures. Une habitante, témoin de la scène, raconte avoir entendu « un hurlement de douleur » avant de voir les secours s’activer sur la chaussée. Le site reste sous surveillance, dans l’attente des résultats de l’enquête.

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