Le vendredi 6 juin, Jean-Marc Morandini a repris le micro de l’émission On marche sur la tête, en remplacement de Cyril Hanouna, absent pour raisons personnelles. Ce retour à la radio, neuf ans après son éviction d’Europe 1, intervient alors que Morandini a été récemment condamné en appel à deux ans de prison avec sursis pour corruption de mineurs. Il figure également au fichier des auteurs d’infractions sexuelles, avec une interdiction d’exercer en contact avec des mineurs.
La coïncidence a choqué : en même temps que son retour à l’antenne, Europe 1 accueillait des élèves de seconde en stage d’observation. Ce contexte a provoqué un certain malaise au sein de la station, relayé par Mediapart, et alimenté par l’inquiétude des familles.
Pour éviter toute interaction entre l’animateur et les lycéens, la direction a décidé de les placer dans la salle dite « Tropicale », à l’entresol du bâtiment. Ces élèves sont restés sous la responsabilité de leurs tuteurs et ont participé à différents ateliers à l’écart des studios. La visite des locaux leur a été accordée, mais uniquement le matin, en dehors de la plage horaire de l’émission animée par Morandini.
Si cette solution a été validée par la direction, elle ne fait pas l’unanimité parmi les salariés. L’un d’eux aurait déclaré :
On planque les enfants, mais pas les délinquants sexuels.
D’autres s’interrogent sur la ligne éditoriale assumée par la radio, désormais détenue par le groupe Bolloré.
Le comité social et économique (CSE) a alerté la direction dès l’annonce du retour de Morandini, demandant des garanties claires pour la sécurité des stagiaires et la sérénité des salariés. Un échange avec Arnaud Lagardère aurait permis de confirmer qu’aucune interaction entre Morandini et les mineurs ne serait possible.
Pour beaucoup, ce retour progressif à l’antenne laisse craindre un possible retour définitif de Jean-Marc Morandini sur la grille. Certains journalistes affirment ne pas avoir été prévenus à temps, y compris pour les premières émissions. L’ambiance est tendue, entre gestion de crise en interne et exposition publique sur les réseaux.
Jean-Marc Morandini est impliqué dans plusieurs affaires de nature sexuelle. En 2016, il avait été écarté à la suite d’enquêtes révélant des castings douteux, où il demandait à de jeunes comédiens – parfois mineurs – de se dénuder. En janvier 2025, il a été condamné pour harcèlement sexuel, et en mars, pour corruption de mineurs. Il s’est pourvu en cassation, mais reste sous le coup d’une interdiction d’exercer auprès de mineurs.
