Ce traitement, basé sur la molécule tirzepatide, a été comparé à la sémaglutide, la molécule active des traitements de Novo Nordisk, dans un essai qui a duré 72 semaines. L’objectif : évaluer leur efficacité chez des adultes souffrant de surpoids ou d’obésité, sans antécédents de diabète.
Des résultats impressionnants après un an et demi
Au total, 751 participants ont été répartis aléatoirement entre deux groupes : l’un recevant Mounjaro, l’autre Ozempic. Après 72 semaines, les résultats sont sans appel. Les personnes traitées par Mounjaro ont perdu en moyenne 20,2 % de leur poids initial, contre 13,7 % pour celles sous sémaglutide.
Mais ce n’est pas tout. Le tour de taille a également diminué de manière plus marquée dans le groupe Mounjaro, avec une perte moyenne de 18,4 centimètres, contre 13 centimètres pour le groupe Ozempic.
Mounjaro appartient à une classe de traitements appelée analogues du GLP-1. Ces médicaments imitent le fonctionnement d’une hormone intestinale qui joue un rôle clé dans la régulation de la faim. En stimulant la sécrétion d’insuline et en ralentissant la vidange de l’estomac, ils permettent une réduction de l’appétit et favorisent une perte de poids progressive.
La molécule tirzepatide se distingue par sa double action : elle cible à la fois le récepteur du GLP-1 et celui du GIP (un autre peptide impliqué dans le métabolisme). Cette combinaison renforce son efficacité par rapport aux traitements basés uniquement sur le GLP-1.
Une commercialisation encore récente en France
Commercialisé en France depuis l’automne 2024, Mounjaro est encore peu connu du grand public. Son prix, tout comme celui de Wegovy, n’est pas remboursé par la sécurité sociale, car ces traitements sont encore considérés comme des médicaments hors du cadre strictement thérapeutique du diabète.
Leur coût élevé ne les empêche pas d’être très recherchés, en particulier auprès de personnes en surpoids souhaitant un accompagnement médical pour une perte de poids durable. En pharmacie, une boîte peut dépasser les 200 euros, ce qui limite leur accessibilité pour certains patients.
Comme tout médicament, Mounjaro n’est pas sans risques. Les effets secondaires les plus fréquemment rapportés sont des nausées, vomissements, diarrhées ou ballonnements, surtout en début de traitement. La plupart de ces symptômes s’atténuent avec le temps, mais ils peuvent être désagréables, notamment lors de l’augmentation progressive des doses.
Il est aussi recommandé d’être suivi médicalement tout au long du traitement, pour surveiller l’évolution du poids, les éventuels troubles digestifs et l’apparition d’effets plus rares comme des calculs biliaires ou des troubles pancréatiques.
Un changement dans la prise en charge de l’obésité
Jusqu’à récemment, les options efficaces pour la perte de poids durable se limitaient aux régimes, à l’activité physique et, dans les cas extrêmes, à la chirurgie bariatrique. L’arrivée de traitements comme Mounjaro offre une alternative médicamenteuse qui, associée à une hygiène de vie adaptée, peut aider à améliorer la santé métabolique de nombreuses personnes.
Les chercheurs et médecins espèrent que ces nouvelles molécules permettront de mieux traiter l’obésité, qui reste aujourd’hui une cause majeure de complications cardiovasculaires, de diabète de type 2 et de mortalité prématurée.
Reste à savoir si les autorités de santé françaises élargiront à terme le remboursement de ce type de traitement, au vu des résultats prometteurs. En attendant, la course entre les laboratoires Lilly et Novo Nordisk ne fait que commencer, chacun rivalisant pour proposer le traitement minceur le plus efficace et le plus sûr.
