Les assaillants ont regroupé leurs victimes avant de les exécuter froidement. Selon des témoignages locaux, ils ont ciblé des travailleurs des champs, principalement des cultivateurs de haricots. La seule personne épargnée, un homme âgé, a prévenu les habitants du drame. Mais lorsque certains ont tenté de récupérer les corps, ils ont été repoussés par la menace persistante des assaillants, encore présents aux alentours.
Depuis plus de quinze ans, la région de Borno est frappée par une insurrection islamiste. Le groupe Boko Haram et sa branche dissidente, l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), sont soupçonnés d’être responsables de l’attaque. Ce genre d’actes rappelle que la paix reste très fragile dans cette zone où les civils paient souvent le prix fort.
L’État de Borno compte aujourd’hui des centaines de milliers de personnes déplacées à cause des violences. La situation humanitaire y est critique. Le mois dernier, le gouverneur Babagana Zulum alertait sur un retour massif des attaques jihadistes, remettant en question les quelques progrès obtenus par l’armée nigériane ces dernières années.
Aucune communication officielle n’a été faite par le gouvernement nigérian ou l’armée. Ce silence renforce le sentiment d’abandon ressenti par les habitants de Borno, déjà confrontés à l’insécurité, la pauvreté et le manque d’accès aux ressources de base.
Alors que l’attention médiatique mondiale est souvent focalisée ailleurs, le nord-est du Nigeria continue de subir des violences répétées.