Non lieu dans l’affaire Jegou-Auradou

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Après cinq mois d’une procédure complexe, la justice argentine a prononcé un non-lieu dans l’affaire mettant en cause les rugbymen français Oscar Jegou et Hugo Auradou. Inculpés en juillet pour des accusations de viol aggravé, les deux joueurs voient cette décision comme une reconnaissance de leur innocence, bien que l’avocate de la plaignante ait indiqué son intention de faire appel.

Une affaire aux multiples rebondissements

L’affaire a débuté dans la nuit du 6 au 7 juillet 2024 à Mendoza, en Argentine, après un match amical entre le XV de France et l’Argentine. Une femme de 39 ans avait déposé plainte, accusant les deux jeunes hommes de viol et de violences. Les rugbymen, âgés de 21 ans, ont toujours contesté ces accusations, affirmant que la relation était consensuelle.

Arrêtés à Buenos Aires le 8 juillet, ils avaient été transférés à Mendoza où ils ont été placés en détention provisoire. Leur statut a évolué avec une résidence surveillée dès le 17 juillet, suivie d’une libération conditionnelle le 12 août. En septembre, ils ont obtenu l’autorisation de rentrer en France, où ils ont repris leur carrière sportive.

Le 10 décembre 2024, la juge Eleonora Arenas, après avoir analysé les arguments des deux parties et les preuves disponibles, a déclaré que « l’acte enquêté ne constitue pas un délit ». Cette décision repose sur plusieurs éléments :

  • Les témoignages et vidéos : Des enregistrements de vidéosurveillance auraient soutenu la version des accusés.
  • Des incohérences dans le récit de la plaignante : Le parquet avait relevé des contradictions dans ses déclarations.
  • Les expertises médico-légales : Bien que des lésions aient été constatées, leur origine restait floue.

Selon les avocats des joueurs, cette décision confirme que leurs clients ont été victimes de fausses accusations.

L’avocat argentin des joueurs, Me German Hnatow, a salué une décision qui, selon lui, « établit sans équivoque l’innocence » de ses clients. En France, leur avocat Me Antoine Vey a exprimé un immense soulagement, insistant sur l’importance de la réhabilitation judiciaire et médiatique des deux sportifs.

En revanche, l’avocate de la plaignante, Me Natacha Romano, a immédiatement contesté ce non-lieu et annoncé qu’elle ferait appel dans les délais impartis. Elle maintient que sa cliente a été victime d’une « violence terrible » et dénonce un traitement biaisé de l’affaire par la justice de Mendoza.

Les implications pour les joueurs

De retour en France en septembre, les deux joueurs avaient repris leur carrière sportive :

  • Hugo Auradou : Après avoir retrouvé les terrains avec Pau en octobre, il est désormais à nouveau sélectionnable pour l’équipe de France.
  • Oscar Jegou : Il a repris la compétition en novembre avec La Rochelle.

La Fédération française de rugby (FFR) a accueilli la décision avec « soulagement et satisfaction ». Selon un communiqué, les deux joueurs pourraient être de nouveau appelés en sélection nationale si leurs performances sportives le justifient.

Malgré le non-lieu, l’affaire pourrait se poursuivre devant une juridiction supérieure si l’appel de la plaignante est accepté. Les avocats des joueurs restent confiants, estimant que les preuves à décharge continueront de prévaloir.

Une affaire médiatique au retentissement international

Cette affaire soulève des questions délicates sur le traitement des accusations de viol dans un contexte médiatique. La version des deux parties reste diamétralement opposée, et le débat public a souvent été polarisé :

  • La plaignante a affirmé avoir été victime d’un viol accompagné de violences graves.
  • Les joueurs ont reconnu une relation sexuelle, mais soutiennent qu’elle était pleinement consensuelle.

Les médias argentins et français ont largement couvert l’affaire, alimentant des controverses sur la gestion des plaintes pour agressions sexuelles.

Cette affaire a également secoué le monde du rugby, notamment en raison de la notoriété croissante des deux joueurs. Leur absence de l’équipe nationale depuis juillet avait marqué une pause dans leur carrière internationale, mais la décision de non-lieu pourrait changer la donne.

L’avocate de la plaignante, Me Romano, a plusieurs fois dénoncé la partialité du parquet et de la juge Arenas. Elle avait tenté, sans succès, de faire récuser les procureurs et de demander un changement de juge. Ces accusations ont alimenté les tensions entre les avocats des deux parties, donnant lieu à des menaces de poursuites mutuelles pour diffamation.

Les avocats des joueurs ont, de leur côté, dénoncé une plainte qu’ils qualifient de « scandaleuse » et motivée par des intérêts financiers. Ils estiment que le dossier démontre clairement l’absence de délit et espèrent que le non-lieu mettra un terme définitif à cette affaire.

Une étape clé dans une affaire loin d’être terminée

Le non-lieu prononcé en faveur d’Hugo Auradou et d’Oscar Jegou constitue une victoire judiciaire importante pour les deux rugbymen. Cependant, la possibilité d’un appel laisse entrevoir la prolongation de cette affaire, avec des enjeux à la fois juridiques et médiatiques.

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