Dominique pelicot, au cœur de l’affaire
Dominique Pelicot, principal accusé de ce procès, a été condamné à la peine maximale de 20 ans de réclusion criminelle pour viols aggravés sur son ex-épouse Gisèle Pelicot. Pendant plus d’une décennie, cet homme de 72 ans a drogué sa femme aux anxiolytiques afin de la violer et de la livrer à des dizaines d’hommes recrutés sur Internet. En plus de ces actes, il a été reconnu coupable d’avoir enregistré et diffusé des images prises à l’insu de sa famille, y compris sa fille et ses belles-filles.
Lors de sa dernière prise de parole, Dominique Pelicot a exprimé des excuses envers sa famille tout en saluant le courage de son ex-femme. Mais ses tentatives de minimisation n’ont pas convaincu. Il a été décrit comme un « prédateur sexuel » et un « loup » par plusieurs avocats des coaccusés.
Des peines pour les 50 coaccusés
Le président de la cour criminelle de Vaucluse, Roger Arata, a égrené les peines des 50 autres accusés, âgées de 27 à 74 ans, lors de la dernière audience. Voici un aperçu des sanctions prononcées :
- Peine la plus légère : 3 ans de prison, dont 2 avec sursis, pour Joseph C., accusé d’attouchements sexuels.
- Peine la plus lourde parmi les coaccusés : 15 ans de réclusion criminelle pour Romain V., qui s’est rendu à six reprises au domicile des Pelicot pour agresser Gisèle.
Au total, ces condamnations cumulent 428 années de prison, bien en deçà des 652 ans réclamés par le ministère public.
Un procès emblématique des violences sexuelles
Depuis son ouverture le 2 septembre 2024, ce procès a attiré l’attention de 180 médias internationaux et mobilisé de nombreuses associations féministes. Des manifestations ont eu lieu devant le tribunal, avec des slogans tels que « La honte a changé de camp » et « Justice pour Gisèle ». Ce procès a mis en lumière des questions majeures : la soumission chimique, le consentement, et les violences structurelles faites aux femmes.
Les témoignages poignants de Gisèle Pelicot et de ses enfants ont révélé l’ampleur du traumatisme. Sa fille Caroline, qui ne désigne plus Dominique Pelicot que comme son « géniteur », a qualifié son père de « l’un des plus grands criminels sexuels des 20 dernières années ».
Si Dominique Pelicot a reçu la peine maximale, les peines infligées aux coaccusés ont provoqué des réactions mitigées. Devant le tribunal, des militantes ont exprimé leur mécontentement :
On a des violeurs en série qui rentrent chez eux tranquilles, alors que des familles sont détruites.
Certains accusés, dont les peines étaient couvertes par la détention provisoire, ont effectivement pu rentrer chez eux après le verdict.
L’avocate de Dominique Pelicot, Béatrice Zavarro, a indiqué que son client envisage un appel pour être rejugé par un jury populaire. Elle a également évoqué les traumatismes vécus par son client durant son enfance, espérant obtenir une réduction de peine.
Cependant, pour les familles des victimes, cette perspective reste une autre étape douloureuse dans leur quête de justice.
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