Repas à 1 euro dans les Crous pour tous les étudiants !

Le 23 janvier 2025, l’Assemblée nationale a adopté à une large majorité une proposition de loi émanant du groupe socialiste visant à généraliser les repas à 1 euro dans les restaurants des Centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (Crous). Jusqu’à présent, cette mesure était réservée aux étudiants boursiers et à ceux en situation de précarité. Ce changement marque un tournant significatif dans la lutte contre la précarité étudiante.
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Les chiffres alarmants de la précarité étudiante

Selon une enquête de l’Ifop réalisée en octobre 2024, 36 % des étudiants déclarent avoir sauté des repas par manque de moyens financiers. Cette statistique reflète une réalité durement ressentie sur les campus, où les longues files d’attente devant les distributions alimentaires sont devenues un spectacle tristement courant.

Le coût de la vie étudiante a explosé ces dernières années, notamment sous l’effet de l’inflation. Avec une augmentation de 27,76 % des dépenses étudiantes depuis 2017, de nombreux jeunes sont contraints de choisir entre manger et étudier.

Une mesure nécessaire mais coûteuse

L’élargissement des repas à 1 euro à l’ensemble des étudiants représente un coût estimé à 90 millions d’euros par an, selon la rapporteure de la loi, Fatiha Keloua Hachi. Cependant, cette somme semble dérisoire au regard des bénéfices sociaux et éducatifs qu’elle pourrait apporter.

Sur l’année universitaire 2023-2024, environ 500 000 étudiants ont déjà profité de cette aide. Avec près de 3 millions d’étudiants en France, cette extension permettra de toucher une population beaucoup plus large.

Malgré l’enthousiasme général autour de cette mesure, elle n’a pas fait l’unanimité. Philippe Baptiste, ministre de l’Enseignement supérieur, s’est montré critique, évoquant une « perte de recettes pour les Crous, estimée à 50 millions d’euros par an ». Le ministre a également insisté sur la nécessité de réserver cette mesure aux étudiants les plus fragiles, arguant que « la justice sociale repose sur une contribution proportionnelle aux moyens de chacun« .

D’autres députés, principalement issus des groupes Renaissance et Les Républicains, ont exprimé leurs réticences. Certains ont même proposé des contreparties, comme un engagement des étudiants bénéficiaires dans des missions d’intérêt général.

Le soutien massif des étudiants et des syndicats

Cette mesure a été largement soutenue par les organisations étudiantes telles que l’Unef et la Fage, qui militent depuis des années pour une tarification sociale élargie. Elles mettent en avant l’urgence d’agir face à une génération en souffrance, où près de 70 % des étudiants vivent sous le seuil de pauvreté.

Les associations rappellent également que le repas à 1 euro ne résout pas tous les problèmes. Elles demandent un renforcement des bourses sur critères sociaux, l’augmentation des places dans les restaurants universitaires, et une meilleure information sur les dispositifs d’aide existants.

L’adoption de cette loi devrait avoir plusieurs répercussions positives :

  • Amélioration de la santé étudiante : avec un accès facilité à une alimentation équilibrée, les étudiants pourront mieux se concentrer sur leurs études.
  • Réduction de la précarité : cette mesure allègera considérablement le budget alimentation des étudiants.
  • Renforcement de l’égalité des chances : en permettant à tous les étudiants, quels que soient leurs moyens, de profiter de cette tarification, la mesure favorise l’émancipation et l’autonomie.

Le texte doit encore être examiné par le Sénat avant son adoption définitive. Les syndicats et associations étudiantes restent mobilisés pour assurer le bon déroulement de cette procédure et prévenir tout recul.

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