Études

Où les étudiants mangent le midi ?

Le déjeuner est un moment essentiel pour les étudiants, qui jonglent entre cours, stages et parfois emplois. Cependant, les choix alimentaires des étudiants varient considérablement en fonction de leurs budgets, de leur emploi du temps et des infrastructures disponibles.

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Le Centre national des œuvres universitaires et scolaires (CNOUS) offre aux étudiants des repas à tarif social via les restaurants et cafétérias universitaires. Ces structures, bien implantées sur les campus, jouent un rôle clé dans la lutte contre la précarité alimentaire étudiante.

Depuis l’instauration du repas à 1 euro en 2020, initialement pour les étudiants boursiers et étendu par la suite aux étudiants précaires, la fréquentation des restaurants universitaires a connu une hausse significative. Selon l’enquête de satisfaction des Crous de 2023, 63,5 % des étudiants déclarent utiliser les services de restauration universitaire, contre seulement 43 % avant cette mesure. Cependant, le tarif standard de 3,30 € reste jugé élevé par certains non-boursiers.

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Malgré leur popularité, les structures du Crous doivent relever plusieurs défis :

  • Temps d’attente longs : 48,5 % des étudiants critiquent les files d’attente, un problème qui s’aggrave avec l’augmentation de la fréquentation.
  • Horaires limités : les plages horaires sont souvent jugées insuffisantes par les étudiants ayant des emplois du temps chargés.
  • Disparités régionales : certains territoires, notamment les zones rurales et les DOM-TOM, disposent d’une offre réduite, voire inexistante, en restauration universitaire.

Le rapport du Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) souligne que 9 % des étudiants étudient dans des établissements dépourvus de structures Crous. Parmi eux :

  • Les étudiants des lycées proposant des BTS ou CPGE utilisent souvent les cantines scolaires, sans bénéficier des tarifs Crous.
  • Les étudiants des établissements privés, représentant 41 % des déclarants, dépendent de solutions alternatives.
  • Les étudiants à Paris, où certaines universités multisites manquent de restaurants Crous sur place, se tournent vers des structures externes.

Pour pallier ces inégalités, l’État a mis en place une aide financière mensuelle dès février 2025, allant de 20 à 40 euros selon le statut de l’étudiant, avec une majoration dans les territoires ultra-marins.

Lorsque les structures du Crous ne sont pas disponibles ou ne conviennent pas, les étudiants trouvent d’autres solutions pour se nourrir.

39,6 % des étudiants optent pour des repas faits maison, qu’ils consomment sur place dans des espaces adaptés (micro-ondes, salles communes) ou à proximité de leur établissement. Cette solution, économique et souvent plus saine, séduit de nombreux jeunes soucieux de leur budget.

La restauration rapide, incluant sandwicheries, boulangeries et fast-foods, reste une option prisée par 30,9 % des étudiants. Bien que pratique, cette solution est parfois coûteuse et moins équilibrée que d’autres alternatives.

Pour 56,4 % des étudiants, le retour à domicile pour le déjeuner est une option envisageable, notamment pour ceux résidant près de leur lieu d’étude. Cette pratique, idéale pour réduire les dépenses, est limitée par le temps de trajet et les contraintes horaires.

Les grandes surfaces attirent 13,3 % des étudiants, qui y achètent des repas préparés ou des ingrédients pour un déjeuner rapide. Bien que pratique, cette option manque souvent de diversité nutritionnelle.

Moins fréquents mais appréciés, les restaurants proposant des spécialités internationales ou des brasseries/pizzerias attirent respectivement 2,5 % et 2,2 % des étudiants. Ces lieux offrent une expérience culinaire différente mais restent réservés à des budgets plus confortables.

Le défi de nourrir une population étudiante croissante nécessite des solutions innovantes et inclusives.

Face aux critiques concernant les files d’attente et les horaires restreints, les Crous travaillent à améliorer leur organisation. Des tests de plages horaires élargies et de systèmes de réservation en ligne sont à l’étude.

Des initiatives pour promouvoir une alimentation équilibrée et abordable gagnent du terrain. Ateliers culinaires, guides nutritionnels et partenariats avec des producteurs locaux visent à diversifier l’offre.

Le dispositif d’aide financière récemment instauré marque une avancée notable. Toutefois, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour créer des infrastructures permanentes dans les zones sous-équipées.

L’accès à une alimentation de qualité et à coût abordable reste un enjeu central pour les étudiants. Si les structures Crous jouent un rôle crucial, elles doivent s’adapter aux besoins croissants et variés des jeunes. Parallèlement, les solutions alternatives, bien qu’imparfaites, permettent à chacun de trouver son équilibre selon ses contraintes et priorités.

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