Depuis la fin octobre, une série d’agressions sexuelles a semé la terreur parmi les joggeuses fréquentant la plaine sportive de Mulhouse, située à proximité du stade nautique et des berges de l’Ill. Ces incidents ont culminé avec l’arrestation, le 22 novembre 2024, d’un adolescent de 14 ans, soupçonné d’être l’auteur de ces actes. Les autorités ont confirmé au moins quatre agressions, incluant un viol et plusieurs tentatives, toutes marquées par un mode opératoire similaire.
Les incidents se sont déroulés dans un lieu habituellement fréquenté par les sportifs et les promeneurs. L’agresseur agissait à des heures où la fréquentation du site était encore significative, entre 18h et 20h. À chaque fois, il surgissait par surprise derrière ses victimes, utilisant une cordelette pour les immobiliser, parfois jusqu’à les étourdir, avant de tenter de les agresser sexuellement.
Le 15 novembre, une femme revenant du travail a été attaquée selon ce schéma. L’agresseur l’a saisie par-derrière et a passé une cordelette autour de son cou, cherchant à la maîtriser. Cet événement, comme les précédents, a incité la police à intensifier ses investigations.
Face à ces actes répétés, la Direction interdépartementale de la police nationale (DIPN) du Haut-Rhin a déployé un important dispositif de surveillance. Ce plan comprenait des unités spécialisées telles que la brigade anti-criminalité (BAC), la brigade de recherche et d’intervention (BRI) de Strasbourg, ainsi que la brigade criminelle de Mulhouse.
Les enquêteurs, travaillant sous commission rogatoire, ont collecté des indices précieux. Les victimes décrivaient un agresseur mesurant environ 1,60 mètre, vêtu d’un jogging sombre, et présentant des gestes fébriles. Certains témoignages rapportent qu’il tentait d’engager la conversation avec ses cibles, allant jusqu’à demander le numéro de téléphone de l’une d’entre elles.
Ce dispositif intensif a permis d’identifier un individu correspondant au profil. Repéré par les agents le 22 novembre, il a été appréhendé sur les lieux des agressions avec une cordelette dissimulée dans la poche de son jogging.
Le suspect, un adolescent haut-rhinois de 14 ans, a surpris par son âge. Jusqu’alors inconnu des services de police, il menait une vie relativement normale et était décrit comme un élève sérieux. Lors de son interrogatoire, il a admis certains faits tout en contestant leur caractère sexuel. Il a notamment tenté de justifier ses actes en affirmant qu’il cherchait uniquement à voler des téléphones portables pour subvenir aux besoins de sa mère.
Malgré ses dénégations concernant la nature des agressions, des preuves accablantes ont été découvertes. L’ADN du jeune homme a été retrouvé sur les vêtements de ses victimes, et des griffures dans son dos corroborent les récits de femmes ayant opposé une vive résistance.
Placé en garde à vue prolongée, l’adolescent a été présenté à un juge le 24 novembre. Il a été mis en examen pour viol et tentatives de viols, avant d’être incarcéré dans un centre pénitentiaire disposant d’un quartier pour mineurs. Les autorités continuent de mener des investigations pour déterminer s’il pourrait être impliqué dans d’autres agressions similaires.