Un enseignant reçoit un coup de tête au lycée de l’Essouriau

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Un nouvel acte de violence à l’encontre d’un enseignant a secoué le lycée de l’Essouriau, aux Ulis (Essonne). Le jeudi 12 octobre, un professeur a été agressé par un élève de 16 ans, scolarisé en première professionnelle. Ce dernier a porté un coup de tête à l’enseignant suite à un différend lors des heures de cours en atelier. Cet incident, bien que le plus grave cette année, n’est pas un cas isolé et reflète une montée inquiétante de la violence en milieu scolaire.

Que s’est-il passé ?

L’altercation a commencé après que l’élève, réticent à participer aux cours, a refusé à plusieurs reprises de travailler. Après des injures et un comportement de plus en plus agressif, il a demandé à quitter la salle pour aller aux toilettes, ce qui lui a été refusé. La situation s’est ensuite envenimée lorsque le jeune a quitté la classe en colère et qu’un autre enseignant, tentant de calmer la situation, a reçu un coup de tête violent. Cet acte a immédiatement conduit à une plainte déposée par la victime au commissariat local. L’élève a été placé en garde à vue, mais il nie les faits, selon une source policière. Un conseil de discipline est programmé pour le 18 octobre afin de statuer sur les mesures à prendre.

Cet incident grave survient dans un contexte déjà tendu. Depuis le début de l’année scolaire, les enseignants du lycée de l’Essouriau font face à une recrudescence d’actes d’insubordination et de violences verbales. L’agression physique de ce professeur n’est que le point culminant d’une série d’incidents qui fragilisent le climat de l’établissement. Plusieurs enseignants ont été insultés, et des jets de projectiles, comme des gommes, sont devenus monnaie courante en plein cours.

« Les élèves n’ont plus peur des sanctions, et nous, on se sent abandonnés par notre hiérarchie », confie une enseignante. Ce sentiment de désarroi est renforcé par le manque de moyens pour identifier et sanctionner efficacement les responsables. « On ne peut pas toujours savoir qui est à l’origine des incidents, et les élèves savent qu’ils risquent peu en termes de punitions », ajoute-t-elle.

Le problème est aggravé par la surcharge des classes. Selon Sylvain Mestdagh, enseignant et élu au Snes91, le nombre d’élèves par classe a augmenté de manière significative au fil des années. « En seconde pro gestion administrative, nous sommes passés de 24 élèves par classe il y a 4 ans à 32 élèves cette année. Cette augmentation du nombre d’élèves ne permet pas de suivre de près ceux qui rencontrent des difficultés », explique-t-il.

Cette situation, combinée à un manque de soutien psychologique et pédagogique, génère un sentiment d’injustice chez certains élèves, qui se traduisent par des comportements agressifs. « Certains de ces jeunes n’ont pas choisi d’être ici, ils ont été affectés dans cet établissement sans en avoir la volonté », souligne Sophie Lambert, co-secrétaire du Snes. « Leur frustration envers le système se reflète dans leur comportement. »

La sécurité des enseignants et des élèves en question

La violence scolaire ne touche pas seulement les enseignants. Certains élèves du lycée de l’Essouriau expriment également leur inquiétude face à cette montée de l’insécurité. « Si un professeur peut se faire agresser, qui nous protège, nous ? » s’interroge un groupe d’élèves de seconde. Ce climat délétère, qui affecte à la fois le corps enseignant et les élèves, inquiète aussi les parents, qui s’interrogent sur la capacité de l’établissement à garantir un environnement sûr et propice à l’apprentissage.

Face à cet incident, les autorités académiques se sont mobilisées pour soutenir les équipes éducatives. Le rectorat de Versailles a confirmé que les services départementaux étaient engagés pour suivre de près la situation. Un conseiller technique s’est rendu sur place dès le lendemain de l’incident, et des équipes du dispositif académique de prévention ont été déployées. De plus, des membres de la brigade régionale de sécurité étaient présents dans l’établissement dès le lundi suivant l’agression.

Concernant le suivi des élèves, ceux qui en ressentent le besoin peuvent bénéficier de l’accompagnement des infirmières et psychologues scolaires. Ces dispositifs visent à apaiser le climat scolaire et à prévenir de nouveaux actes de violence.

Des incidents similaires dans d’autres établissements

Le lycée de l’Essouriau n’est malheureusement pas un cas isolé. Le lendemain de l’agression de l’enseignant, un autre acte de violence a eu lieu au lycée Robert-Doisneau à Corbeil-Essonnes. Cette fois, deux élèves ont pris à partie un enseignant qui leur avait demandé de retirer leurs casquettes. Ce dernier a été violemment frappé, nécessitant plusieurs jours d’incapacité temporaire de travail (ITT).

Ces incidents révèlent un malaise général dans plusieurs établissements de la région, où les enseignants sont de plus en plus souvent en première ligne face à la violence de certains élèves. Les enquêtes sont en cours, et des procédures disciplinaires ont été engagées contre les élèves responsables de ces actes.

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