La quête pour retrouver Xavier Dupont de Ligonnès
Depuis le 18 avril 2025, Aqababe, un influenceur et blogueur bien connu pour ses révélations dans le monde de la télé-réalité, a décidé de résoudre un mystère judiciaire vieux de treize ans. Xavier Dupont de Ligonnès est soupçonné d’avoir assassiné sa femme et ses quatre enfants en 2011, avant de disparaître sans laisser de trace. Si les enquêteurs n’ont jamais trouvé de preuves solides concernant sa localisation, Aqababe, galvanisé par ses abonnés, se lance dans une enquête en ligne, nourrissant l’espoir de résoudre l’affaire.
L’influenceur, avec sa communauté sur les réseaux sociaux, annonce rapidement qu’il a localisé Dupont de Ligonnès en Asie, plus précisément au Japon. Cette révélation fait sensation et déclenche un véritable engouement autour de cette enquête devenue presque une télé-réalité criminelle.
Le faux acte notarié : un piège qui fait basculer l’enquête
Dans le cadre de cette traque numérique, Aqababe a partagé plusieurs documents troublants, dont un acte notarié supposé portant le nom de Xavier Dupont de Ligonnès. Selon le document, ce dernier aurait légué un appartement à un inconnu. Mais très vite, des doutes surgissent : le notaire qui aurait signé ce document n’exerçait pas encore à la date mentionnée. La désinformation se propage alors rapidement sur les réseaux sociaux, chacun interprétant ce faux document comme une preuve de l’implication de Dupont de Ligonnès dans ce prétendu legs.
Aqababe, au lieu de vérifier la véracité de ses informations, se contente de répondre par une phrase ambiguë : « Dis bien merci ». En l’absence de preuves tangibles et de validation officielle, cet acte notarié devient un faux qui alimente la spéculation et l’imaginaire collectif autour du fugitif.
L’implication d’un streamer innocemment pris dans l’engrenage
Au cœur de ce tourbillon de rumeurs, un événement inattendu survient : un streamer grenoblois, FlynnWinch, se retrouve mêlé à cette affaire malgré lui. Son nom figure dans le document falsifié, ce qui le désigne faussement comme le bénéficiaire de l’appartement légué par Xavier Dupont de Ligonnès. Le problème ? Aucun lien tangible ne relie cet homme au fugitif.
Le résultat est immédiat : des internautes, motivés par la viralité de l’information, commencent à harceler ce jeune homme en ligne. Certains vont jusqu’à se rendre à son domicile, tandis que d’autres envahissent ses lives Twitch. Un acte de cyber-harcèlement massif débute, et l’homme est plongé dans une situation qu’il n’a jamais demandée. La diffusion d’un faux document, sans aucune vérification, bouleverse la vie de cet innocent.
La défense d’Aqababe face à la polémique
Confronté à la controverse, l’avocat d’Aqababe est intervenu pour préciser que son client n’avait aucune intention de nuire. Selon lui, Aqababe aurait partagé les documents dans un espace fermé, ne cherchant pas à alimenter la désinformation. Cependant, malgré cette défense, la propagation de ces documents falsifiés sur les réseaux sociaux échappe à tout contrôle, et la situation devient de plus en plus hors de portée.
La défense tente de minimiser l’impact de l’affaire en soulignant qu’aucune mauvaise intention n’était derrière la publication de ces éléments. Mais la viralisation de l’enquête a pris une ampleur telle qu’elle dépasse largement le cadre initial de l’investigation. La question demeure : jusqu’où cette quête pour révéler la vérité peut-elle aller avant de devenir un danger pour ceux qui s’y trouvent mêlés ?
Un tournant pour les enquêtes en ligne
L’affaire d’Aqababe soulève des interrogations profondes sur l’avenir des enquêtes en ligne menées par des influenceurs. La frontière entre recherche criminelle et divertissement devient floue, et le pouvoir des réseaux sociaux dans ce type d’enquête n’a jamais été aussi manifeste. Cependant, l’irresponsabilité dans le partage d’informations non vérifiées peut entraîner des conséquences dramatiques pour des innocents.
L’enquête pour retrouver Xavier Dupont de Ligonnès semble, pour le moment, être une impasse, mais elle met en lumière les dangers que représente l’essor des enquêtes publiques dans un monde où l’information circule instantanément. La responsabilité des influenceurs et de leurs abonnés reste plus que jamais en question dans un contexte où l’éthique et la précaution devraient primer sur l’envie de sensationnel.
