Zacarias Moussaoui, le seul individu condamné pour son rôle dans les attentats terroristes du 11 septembre 2001, a récemment demandé à être transféré en France pour purger le reste de sa peine. Actuellement incarcéré à la prison Supermax d’ADX Florence, au Colorado, Moussaoui a exprimé ses inquiétudes quant à sa sécurité si Donald Trump devait être réélu président des États-Unis. Cette demande a provoqué une vive réaction parmi les législateurs républicains américains, qui s’opposent fermement à son transfert.
La demande de transfert
Moussaoui, âgé de 56 ans, a adressé une lettre manuscrite au juge fédéral Leonie Brinkema, de l’État de Virginie, sollicitant son transfert vers la France. Dans sa lettre datée du 13 mai, Moussaoui a exprimé sa crainte d’être exécuté sous une administration Trump réélue, affirmant que l’ancien président pourrait ordonner son exécution par décret présidentiel. Il a également mentionné sa coopération passée avec les autorités américaines contre des membres d’Al-Qaïda, espérant que cela jouerait en sa faveur.
La demande de Moussaoui a suscité une réponse immédiate et vigoureuse de la part des sénateurs républicains Marco Rubio et Rick Scott, qui ont rédigé une lettre conjointe adressée au président Joe Biden et au procureur général Merrick Garland. La lettre, signée par une douzaine de sénateurs républicains, demande instamment que la demande de transfert de Moussaoui soit rejetée.
« Aucun égard ne doit être accordé aux préférences de ce terroriste condamné quant au lieu où il purgera sa peine pour ses crimes odieux. Nous exigeons que vous rejetiez rapidement sa demande de transfert et que vous le forciez à passer le reste de sa vie misérable emprisonné dans le pays qu’il et ses complices terroristes ont attaqué il y a 23 ans », peut-on lire dans la lettre.
Zacarias Moussaoui, le terroriste
Moussaoui a été arrêté en août 2001 après que ses tentatives de suivre des cours de pilotage ont suscité des soupçons. En décembre de la même année, il a été inculpé pour sa participation au complot du 11 septembre. En 2006, il a été jugé et condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle. Son procès a été marqué par des insultes et des interruptions, Moussaoui affirmant être membre d’Al-Qaïda et reniant ses avocats américains.
Dans sa lettre, Moussaoui a déclaré qu’il craignait pour sa vie si Trump revenait au pouvoir, arguant que l’ancien président pourrait utiliser son autorité pour le faire exécuter. Moussaoui a mentionné un avertissement qu’il aurait reçu d’un avocat et d’un professeur selon lequel la loi américaine permettrait au président de condamner à mort tout prisonnier fédéral jugé menaçant pour la sécurité nationale. Cette peur semble infondée, comme l’a souligné le professeur de droit William Jacobson, qui a affirmé qu’un président ne peut pas ordonner l’exécution d’un prisonnier par décret.
La demande de transfert de Moussaoui et la réponse des sénateurs républicains mettent en lumière les tensions persistantes autour des attentats du 11 septembre et des questions de justice et de sécurité nationale aux États-Unis. La crainte de voir un terroriste condamné transféré dans un pays qui s’oppose fermement à la peine de mort soulève des préoccupations quant à la justice pour les victimes et leurs familles.
Les critiques affirment que la demande de Moussaoui, si elle était acceptée, pourrait envoyer un mauvais signal et remettre en question la fermeté de la justice américaine envers les terroristes. En revanche, les partisans de Moussaoui pourraient arguer que ses craintes pour sa sécurité sont légitimes et que sa coopération passée devrait être prise en compte.