BAC

Réussite au baccalauréat selon l’origine sociale 2022

Les disparités sociales continuent de jouer un rôle déterminant dans la réussite au baccalauréat et l’accès à l’enseignement supérieur en 2022. Les enfants issus de familles de cadres, de professions intermédiaires ou d’indépendants affichent des taux de réussite plus élevés, tant au niveau de l’obtention du baccalauréat que dans la poursuite et la réussite d’études supérieures. Malgré les efforts pour démocratiser l’accès à l’éducation, ces inégalités persistent, bien qu’elles se soient atténuées au fil des ans.

Évolution de l’accès au baccalauréat

Le baccalauréat, porte d’entrée vers l’enseignement supérieur, a vu son taux de réussite augmenter de manière significative dans les dernières décennies. En 2022, 78 % des jeunes âgés de 20 à 24 ans possèdent un baccalauréat. Cette hausse est le résultat d’une politique d’élargissement de l’accès à ce diplôme, notamment grâce à l’introduction du baccalauréat technologique en 1968 et du baccalauréat professionnel en 1985. Ces réformes ont facilité l’accès au baccalauréat pour des élèves issus de milieux plus diversifiés.

Cependant, des écarts subsistent entre les différentes catégories sociales. Chez les enfants d’ouvriers et d’employés, 69 % des 20-24 ans sont titulaires du baccalauréat, contre seulement 52 % pour les 45-49 ans de la même catégorie sociale. En revanche, parmi les enfants de cadres, professions intermédiaires ou indépendants, 88 % des 20-24 ans ont obtenu ce diplôme, contre 75 % chez leurs homologues plus âgés. Cette augmentation, bien que notable, est moins spectaculaire pour les milieux sociaux plus favorisés, où la proportion de bacheliers était déjà élevée.

AnnéeOrigine socialeNombre d'admis au baccalauréat% d'admis au baccalauréat
2023Cadres, professions intellectuelles supérieures15782296,8
2023Ensemble67494190,7
2023Professions intermédiaires10242593,8
2023Retraités798789
2023Agriculteurs exploitants692296,2
2023Indéterminé6121585,2
2023Ouvriers8349687,6
2023Autres personnes sans activité professionnelle6312780,9
2023Artisans, commerçants, chefs d'entreprise5024892,8
2023Cadres, professions intellectuelles supérieures : professeurs et assimilés2344397,7
2023Professions intermédiaires : instituteurs et assimilés1053396,6
2023Employés14169990,7
2022Cadres, professions intellectuelles supérieures : professeurs et assimilés2264397,5
2022Professions intermédiaires9988393,8
2022Ensemble66684091
2022Professions intermédiaires : instituteurs et assimilés984696,4
2022Agriculteurs exploitants724896,2
2022Employés13834490,9
2022Ouvriers8730588,3
2022Artisans, commerçants, chefs d'entreprise5092793
2022Retraités831688,9
2022Autres personnes sans activité professionnelle6064581,7
2022Cadres, professions intellectuelles supérieures15422996,8
2022Indéterminé5994385,2

Accès à l’enseignement supérieur

La tendance à la démocratisation se poursuit dans l’enseignement supérieur. En 2022, 65 % des jeunes de 20 à 24 ans ont accédé à l’enseignement supérieur, contre 46 % pour la tranche d’âge 45-49 ans. Cette progression est particulièrement marquée chez les enfants issus de milieux sociaux défavorisés. En effet, 52 % des enfants d’ouvriers ou d’employés de 20-24 ans ont fréquenté l’enseignement supérieur, contre seulement 33 % des 45-49 ans.

Chez les enfants de cadres, professions intermédiaires ou indépendants, l’accès à l’enseignement supérieur est encore plus répandu, avec 77 % d’entre eux ayant étudié ou étudiant dans le supérieur parmi les 20-24 ans, contre 62 % chez les 45-49 ans. Même si les écarts se sont réduits, ils restent significatifs. Les jeunes issus de milieux plus aisés ont encore 1,5 fois plus de chances d’accéder à l’enseignement supérieur que leurs homologues de milieux moins favorisés.

Diplômes et niveaux d’études

L’obtention d’un diplôme supérieur varie également en fonction de l’origine sociale. Entre 2020 et 2022, 66 % des enfants de cadres, professions intermédiaires ou indépendants âgés de 25 à 29 ans sont diplômés de l’enseignement supérieur, contre 35 % des enfants d’ouvriers ou d’employés.

En ce qui concerne le niveau de diplôme, les enfants de milieux favorisés atteignent des niveaux plus élevés. 39 % d’entre eux obtiennent un diplôme de master, doctorat ou grande école, tandis que seulement 13 % des enfants d’ouvriers ou d’employés atteignent ce niveau. En revanche, les écarts sont moins marqués pour les diplômes professionnalisants de niveau inférieur, comme les BTS ou DUT, où les pourcentages restent relativement proches : 10 % pour les enfants de cadres et 11 % pour ceux d’ouvriers ou d’employés.

Décrochage dans l’enseignement supérieur

Les enfants de milieux moins aisés sont plus susceptibles de quitter l’enseignement supérieur sans obtenir de diplôme. Entre 2018 et 2020, 19 % des enfants d’ouvriers ou d’employés ayant étudié dans le supérieur n’ont pas décroché de diplôme, contre 9 % seulement chez les enfants de cadres ou professions intermédiaires. Cette différence souligne les difficultés supplémentaires rencontrées par les étudiants issus de milieux modestes, qui peuvent être liées à divers facteurs tels que le manque de soutien financier, de réseaux professionnels ou encore de confiance en soi.

Réduction des inégalités et perspectives

Malgré la persistance des inégalités, les efforts pour démocratiser l’accès à l’éducation ont porté leurs fruits, réduisant progressivement les écarts entre les différents milieux sociaux. La démocratisation des études a permis à un plus grand nombre d’élèves issus de milieux moins favorisés d’obtenir le baccalauréat et d’accéder à l’enseignement supérieur. Cependant, ces avancées ne suffisent pas à éliminer les disparités existantes.

Le défi actuel consiste à poursuivre ces efforts pour garantir une égalité des chances réelle, en mettant en place des dispositifs de soutien adaptés aux besoins spécifiques des étudiants issus de milieux défavorisés. Cela implique notamment des politiques d’accompagnement renforcé tout au long du parcours scolaire et universitaire, des bourses d’études plus accessibles, et une meilleure intégration des élèves dans le monde professionnel.

La réussite éducative reste un enjeu majeur pour l’égalité sociale. La mise en place de politiques éducatives visant à soutenir les élèves dès le plus jeune âge, à faciliter l’accès à l’enseignement supérieur et à favoriser l’obtention de diplômes reste essentielle pour réduire les inégalités et permettre à chacun de réaliser son potentiel.