Créée en 1971, la Conférence des présidents d’université (CPU) est une association loi 1901 qui rassemble les présidents de 74 universités françaises métropolitaines et d’outre-mer, ainsi que les dirigeants de divers instituts universitaires, grandes écoles publiques et centres de recherche. Cette organisation joue un rôle crucial dans le système d’enseignement supérieur en France, en tant qu’interlocuteur principal entre les universités et les pouvoirs publics.
Qu’est-ce que la CPU ?
La CPU regroupe non seulement les présidents d’universités, mais aussi des directeurs de grandes écoles publiques, des instituts universitaires de technologie (IUT), des grands établissements comme le Collège de France et des centres de recherche. On y retrouve également des représentants de Communautés d’universités et établissements (ComUE), des écoles françaises à l’étranger et d’autres structures similaires. Cette diversité fait de la CPU une organisation de grande ampleur, capable de représenter un large éventail d’acteurs de l’enseignement supérieur.
La CPU a pour objectif de défendre et promouvoir les universités françaises tant au niveau national qu’international. Elle œuvre pour l’amélioration continue de la qualité de l’enseignement supérieur et de la recherche en France, tout en s’assurant que les établissements qu’elle représente restent compétitifs sur la scène internationale.
Organisation et fonctionnement de la CPU
La Conférence des présidents d’université est dirigée par un bureau composé d’un président, de deux vice-présidents et de huit présidents de commission. Ce bureau est renouvelé tous les deux ans. Depuis 2020, le président de l’Université de Bordeaux, Manuel Tunon de Lara, occupe la présidence de la CPU. L’assemblée plénière élit également huit membres supplémentaires qui participent aux décisions de l’association.
Les commissions de la CPU sont au cœur de son fonctionnement. Elles couvrent divers domaines tels que :
- Formation et insertion professionnelle
- Vie étudiante et vie de campus
- Recherche et innovation
- Relations internationales et européennes
- Moyens et personnel
- Santé
- Commission juridique
- Regroupements et politiques de sites
Ces commissions permettent à la CPU d’aborder un large éventail de questions liées à l’enseignement supérieur et à la recherche, assurant ainsi une prise en charge complète des problématiques actuelles du secteur.
La CPU et son rôle dans le débat public
Loin d’être une simple organisation administrative, la CPU s’implique régulièrement dans les grands débats publics en lien avec l’enseignement supérieur et la société en général. Elle se positionne clairement sur des sujets touchant les universités françaises, et parfois même sur des questions sociétales. Par exemple, lors des débats sur l’interdiction du port du voile à l’université, la CPU s’est positionnée contre cette interdiction.
Elle joue aussi un rôle important dans les discussions sur les réformes du système universitaire français. Sur la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), la CPU a salué les avancées apportées par la loi tout en soulignant que celle-ci constituait seulement un « point de départ » pour résoudre des problèmes anciens dans le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche. Sa voix est souvent attendue et écoutée, car elle représente les intérêts de toutes les universités françaises.
Une organisation au cœur des réformes universitaires
La modernisation des universités françaises est au centre des préoccupations de la CPU. À travers des partenariats avec des acteurs tels que Campus France, l’organisme qui facilite la venue d’étudiants étrangers, ou encore l’Agence de mutualisation des universités et des établissements (AMUE), la CPU œuvre à l’amélioration de la gestion et du fonctionnement des établissements d’enseignement supérieur.
Parmi les projets notables soutenus par la CPU, on peut citer la co-création du concours « Ma thèse en 180 secondes » en partenariat avec le CNRS. Ce concours met en avant les travaux de doctorants en leur donnant la possibilité de présenter leur thèse en termes simples à un public non spécialisé.
La CPU est également porte-parole officieux des universités françaises auprès du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Elle est souvent consultée lors des réformes importantes et contribue activement aux discussions avec le gouvernement pour améliorer le système universitaire français.
Les défis et les critiques auxquels fait face la CPU
Malgré son rôle central, la Conférence des présidents d’université fait face à certaines critiques. Notamment, son soutien à la loi Recherche a généré des divisions au sein du corps universitaire. Les universitaires dénoncent parfois la trop grande proximité de la CPU avec le gouvernement, notamment sur certaines réformes contestées.
De plus, avec l’évolution du paysage universitaire en France, où des universités fusionnent pour former des entités plus compétitives au niveau international, des sous-groupes se sont formés au sein de la CPU. Par exemple, l’Alliance des universités de recherche et de formation (AUREF) regroupe 34 universités, tandis que Udice, une association créée en 2020, réunit 10 universités de recherche intensive. Ces regroupements internes témoignent des défis auxquels fait face la CPU dans la représentation de tous les établissements universitaires.