Le coût d’une rentrée en STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives) en 2024 s’élève à 3 459,58 euros, selon l’indicateur de la Fédération ANESTAPS, qui représente les étudiants en STAPS. Cette somme, qui peut sembler exorbitante pour de nombreux jeunes, reflète une réalité bien plus large : l’augmentation constante des frais liés aux études universitaires, en particulier dans des filières comme le sport, où les équipements et déplacements sont fréquents et coûteux.
Une augmentation des frais récurrents pour les étudiants
Chaque année, les étudiants doivent faire face à une série de dépenses obligatoires, qui, bien qu’essentielles pour la rentrée, peuvent devenir un véritable frein à la réussite universitaire. Parmi ces dépenses, on retrouve les frais d’inscription et la CVEC (Contribution à la Vie Étudiante et de Campus), qui s’élèvent respectivement à 175 euros et 103 euros. Ces frais sont appliqués de manière uniforme pour la majorité des filières, mais d’autres coûts spécifiques, propres aux études en STAPS, viennent s’ajouter.
Les loyers constituent également un poids important, en particulier pour les étudiants qui ne vivent plus chez leurs parents. En moyenne, les étudiants STAPS doivent débourser 563,25 euros par mois pour se loger, une dépense qui engloutit près de 50% de leur budget mensuel. Ce montant est d’autant plus difficile à supporter dans un contexte d’augmentation des coûts de la vie.
Matériel spécifique : un poste de dépense majeur
Le matériel sportif constitue un poste de dépense crucial pour les étudiants en STAPS. Dès leur arrivée en première année, ils sont confrontés à l’achat d’équipements variés pour répondre aux exigences des différentes activités sportives proposées dans leur cursus. Ces premières dépenses peuvent atteindre 490,23 euros. Ce montant inclut l’achat de matériel comme des chaussures de sport, des crampons, des raquettes, ou encore des vêtements spécifiques adaptés aux disciplines enseignées (natation, athlétisme, sports collectifs, etc.).
À cela s’ajoutent des dépenses supplémentaires pour des chaussures spécialisées (comme celles utilisées en haltérophilie ou pour l’escalade) ou des équipements tels que des sifflets et des chronomètres pour les étudiants se destinant à des fonctions d’encadrement sportif. Ce matériel, souvent à usage unique ou limité dans le temps, doit être renouvelé régulièrement en fonction des besoins académiques, augmentant ainsi la pression financière sur les étudiants.
Déplacements et stages : une facture qui alourdit le budget
Les étudiants en STAPS ne se contentent pas de suivre des cours sur les campus universitaires. Une partie importante de leur formation se déroule en extérieur, que ce soit pour des pratiques sportives ou pour des stages professionnels. Cela implique des frais de transport non négligeables, qui viennent encore alourdir le budget de rentrée.
En moyenne, les frais de déplacement s’élèvent à 149,73 euros par mois. Cette somme englobe les trajets vers des infrastructures sportives éloignées du campus ou les déplacements nécessaires pour suivre des stages obligatoires. Ces coûts, parfois imprévus, pèsent lourdement sur les finances des étudiants, qui doivent souvent trouver des solutions de covoiturage ou prendre en charge eux-mêmes l’essence et les péages.
Des frais de vie courante qui pèsent sur le budget
Outre les frais spécifiques liés à la formation en STAPS, les étudiants doivent également faire face aux frais de vie courante, qui incluent la restauration, les consommables alimentaires et l’équipement de base pour leur logement. Ces dépenses, bien que réparties sur l’année, s’accumulent rapidement, atteignant des montants significatifs. Par exemple, un étudiant doit prévoir environ 203,78 euros par mois pour ses besoins alimentaires, et 145,04 euros pour les consommables non alimentaires (produits ménagers, ustensiles de cuisine, etc.).
Les frais de santé et d’assurance, tels que l’assurance logement ou la complémentaire santé, représentent également un poste de dépense important. L’assurance logement coûte en moyenne 82,41 euros par an, tandis que la complémentaire santé peut atteindre 330 euros. Ces frais, bien qu’obligatoires, ne sont souvent pas pris en compte dans les bourses ou aides étudiantes, ce qui oblige de nombreux jeunes à travailler parallèlement à leurs études pour subvenir à leurs besoins.
Les solutions pour alléger le coût de la rentrée
Face à l’augmentation des frais de rentrée, plusieurs solutions existent pour tenter d’alléger cette charge. Tout d’abord, les associations étudiantes, comme l’ANESTAPS, plaident pour la suppression des frais supplémentaires imposés aux étudiants STAPS. Ces frais, souvent illégaux, concernent notamment l’achat de matériel pédagogique ou les déplacements imposés dans le cadre des cours, qui devraient être pris en charge par les universités.
D’autres initiatives, comme les friperies sportives mises en place par certaines associations, permettent aux étudiants de se procurer du matériel de seconde main à des prix abordables. Ce système de réemploi, combiné à une sensibilisation à la durabilité des pratiques sportives, offre une solution partielle à la précarité croissante des étudiants en STAPS.
Enfin, le Pass’ Sport, une aide financière destinée à encourager la pratique sportive chez les jeunes, pourrait être élargi pour inclure les étudiants du champ du sport. Cette aide permettrait de financer une partie des équipements spécifiques ou des frais de déplacement, allégeant ainsi le fardeau financier des étudiants.
La précarité financière des étudiants en STAPS ne se limite pas à la seule rentrée universitaire. Tout au long de l’année, ils doivent jongler entre leurs études, leurs stages et souvent un emploi pour financer leur quotidien. Cette double charge peut avoir des conséquences néfastes sur leur réussite académique, avec un risque accru d’échec pour ceux qui travaillent plus de 18 heures par semaine.
Le manque de soutien financier et les frais croissants imposés aux étudiants en STAPS soulèvent des questions sur l’égalité des chances dans l’enseignement supérieur. L’accès aux études ne doit pas être réservé à ceux qui en ont les moyens, mais doit rester accessible à tous, indépendamment de leur situation socio-économique.