Études

8 000 internes en médecine ont été répartis dans 13 groupes de spécialités

En octobre 2024, le nouveau système de répartition pour les internes en médecine a officialisé l’attribution des postes pour les quelque 8 000 étudiants de sixième année. Cette réforme, marquant un changement significatif dans le processus d’affectation, introduit 13 groupes de spécialités, chacun avec son propre classement. Ce nouveau système vise à mieux refléter les compétences des étudiants et à répondre aux besoins de chaque spécialité.

Un nouveau format de classement en internat

L’arrivée de cette réforme intervient avec la mise en place du R2C (réforme du deuxième cycle des études de médecine) qui modifie l’évaluation en fin de cursus. L’ancien classement unique des internes, souvent critiqué pour sa rigidité, est désormais remplacé par des classements indépendants par spécialité. Cela signifie que les étudiants ne sont plus placés selon un classement global, mais par groupe de spécialités, ce qui permet un positionnement relatif dans chaque groupe, sans hiérarchisation directe entre toutes les spécialités.

Cette réforme introduit une vision plus ciblée : chaque spécialité est analysée pour s’assurer que les étudiants possèdent les compétences et connaissances requises pour y exceller. Selon Philippe Touzy, chef de département au Centre National de Gestion (CNG), cette répartition par groupes offre aux internes une affectation en fonction de leurs aptitudes et de leur orientation. Le classement par groupe aide également à structurer le processus en fonction des besoins des différentes spécialités.

Les 13 groupes de spécialités : un aperçu de la répartition

Les 8 000 étudiants sont répartis dans 13 groupes de spécialités, chacun possédant ses spécificités et particularités en termes de formation et de compétences. Parmi ces groupes, on retrouve des domaines aussi divers que :

  • Médecine de l’aigu (incluant anesthésie-réanimation, urgences),
  • Hématologie, oncologie, et hépato-gastroentérologie,
  • Chirurgie générale et spécialisée,
  • Médecine générale (qui conserve son propre classement),
  • Pédiatrie (également en classement séparé),
  • Psychiatrie et santé mentale,
  • Et bien d’autres spécialités, chacune avec des exigences uniques et des perspectives de carrière distinctes.

Parmi les premiers internes affectés, Luc Antigny, par exemple, a choisi l’oncologie au CHU de Nantes dans le groupe hématologie – oncologie – hépato-gastroentérologie.

Analyse de l’attractivité des spécialités sur le long terme

Pour mieux évaluer l’attractivité de chaque spécialité, Lucas Poittevin, président de l’ANEMF, recommande une analyse pluriannuelle. Selon lui, certaines spécialités comme la chirurgie plastique, la dermatologie ou l’ophtalmologie attirent régulièrement les candidats les mieux classés, tandis que d’autres, comme la gériatrie ou la psychiatrie, restent moins choisies. Cette analyse permet de mieux comprendre les tendances de choix des étudiants et de répondre aux besoins en médecins dans les différentes spécialités.

Améliorations et défis pour la procédure d’affectation

La procédure d’affectation en 2024 a rencontré quelques obstacles, notamment des retards et des bugs. Le processus, qui a débuté début août, s’est étalé sur environ un mois et demi, causant une pression accrue pour les étudiants. Pour améliorer cette situation, le CNG envisage une réduction des tours à blanc, passant de six à trois, et un décalage du calendrier afin que les étudiants puissent se détendre pendant la première quinzaine d’août.

Plusieurs pistes sont à l’étude pour rendre cette procédure plus fluide. Lucas Poittevin et l’ANEMF suggèrent l’introduction d’un classement provisoire au sein des promotions durant les tours à blanc. Ils recommandent également de simplifier l’appariement par pair, permettant ainsi aux étudiants d’être affectés dans une région proche de celle de leur conjoint.

Philippe Touzy confirme que le CNG examinera ces suggestions pour évaluer leur faisabilité technique et organisationnelle. L’algorithme de répartition ayant bien fonctionné cette année, l’objectif est de ne rien modifier qui risquerait de perturber la procédure. Toutefois, tout changement visant à améliorer l’efficacité sera envisagé.

Le nouveau système de classement par spécialité offre davantage de flexibilité mais complexifie également la compréhension des affectations pour le public. Des analyses sont en cours pour déterminer si les classements de chaque groupe se distinguent réellement entre eux et si ces données seront rendues publiques, répondant ainsi à la demande de transparence formulée par les associations d’étudiants et les facultés de médecine.