Ces écarts ne sont pas anodins : dans certaines matières comme la philosophie ou l’histoire-géo, les notes du contrôle continu sont régulièrement supérieures à celles des épreuves terminales. En revanche, en mathématiques, c’est souvent l’inverse : les élèves sont évalués plus durement durant l’année qu’à l’épreuve finale.
Les matières les plus touchées
- Philosophie et HGGSP : surnotées en contrôle continu
- Mathématiques : sous-notées dans la majorité des lycées
- Physique-chimie et SES : notes plus dispersées à l’examen
- SVT, EPS et LLCER : écarts minimes entre contrôle continu et épreuves
Le profil du lycée influe sur la notation
Les lycées privés sous contrat ou ceux accueillant des élèves issus de milieux favorisés notent en général plus strictement. À l’inverse, dans les établissements ruraux ou moins bien dotés en spécialités, la tendance est plutôt à la surnotation.
Par exemple, pour une moyenne de 15/20 à l’épreuve terminale de mathématiques, certains lycées affichent des notes de contrôle continu allant jusqu’à 4 points de moins. Une vraie injustice pour les élèves concernés, surtout quand ces notes sont prises en compte dans Parcoursup.
Les écarts sont aussi géographiques. Les lycées situés dans des grandes villes ont tendance à noter plus sévèrement, tandis que ceux des zones rurales sont plus indulgents. Ce constat concerne en particulier des disciplines comme les SES, la philo ou les langues vivantes.
Des écarts visibles à grande échelle
L’étude de la DEPP a montré que dans un quart des lycées, la note moyenne en contrôle continu était supérieure de 1,3 point à celle obtenue en épreuve terminale. À l’opposé, dans trois établissements sur quatre, les notes de maths sont plus basses durant l’année qu’en examen.
Certains établissements vont encore plus loin. Selon les données recueillies, 314 lycées sous-notent plus de 80 % de leurs élèves en mathématiques. Ils sont en majorité privés, situés dans des zones urbaines denses, et accueillent un public socialement favorisé.
Des effets directs sur les admissions post-bac
Le problème, c’est que toutes ces notes ne restent pas sans conséquence. Avec 40 % de la note finale du bac issue du contrôle continu, des lycéens peuvent être lourdement pénalisés ou, au contraire, avantagés de manière artificielle. Sur Parcoursup, cela signifie que deux candidats avec des compétences similaires peuvent se retrouver à des niveaux très différents uniquement à cause du lycée où ils sont inscrits.
Pour les élèves qui choisissent la spécialité mathématiques, le contrôle continu est particulièrement stratégique. La spécialité abandonnée en fin de première, souvent notée en contrôle continu, peut avoir un coefficient allant jusqu’à 8, contre seulement 3 pour d’autres matières.
Vers une réforme de la notation ?
Face à ces inégalités, certains appellent à une révision du système actuel. Le ministère évoque déjà une nouvelle épreuve nationale de mathématiques en Première à partir de 2026, censée offrir un repère plus objectif. L’idée serait de mieux valoriser les compétences des élèves sans dépendre totalement du contexte local d’évaluation.
Ce que les élèves doivent savoir :
- Le contrôle continu varie fortement d’un lycée à l’autre
- Les notes influencent directement vos chances sur Parcoursup
- Les établissements privés ou favorisés sous-notent plus souvent
- Les lycées ruraux ou moins dotés en spécialités surnotent davantage
Pour les élèves, cela signifie une chose : bosser toute l’année reste essentiel, mais il est aussi crucial de comprendre comment fonctionne la notation dans leur propre établissement. Et peut-être, un jour, avoir une vraie harmonisation pour que chacun parte avec les mêmes chances.
