Pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, la France s’est préparé à accueillir un afflux massif de spectateurs venus du monde entier. Pour garantir la sécurité de cet événement sans précédent, le pays s’appuie sur une force de sécurité privée renforcée, incluant une proportion significative d’étudiants. Ce choix stratégique vise non seulement à répondre aux besoins immédiats des Jeux, mais également à encourager une nouvelle génération à s’engager dans le secteur de la sécurité.
Un recrutement ciblé sur les étudiants
En 2022, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, avait annoncé un plan ambitieux visant à recruter des étudiants pour assurer la sécurité des sites olympiques. Deux ans plus tard, cette stratégie s’est révélée fructueuse, avec près de 15 % des agents de sécurité recrutés étant des étudiants de l’enseignement supérieur. Selon France Travail, ces étudiants viennent renforcer les rangs d’une majorité composée de demandeurs d’emploi, formant ainsi un mélange hétérogène et dynamique.
Traditionnellement, les métiers de la sécurité nécessitent une formation longue et rigoureuse. Cependant, pour s’adapter aux contraintes temporelles des Jeux, une nouvelle carte professionnelle intitulée « Surveillance Grand Événement » a été créée. Celle-ci permet de former les agents en trois semaines, contre cinq normalement requises. Cette formation, dispensée par France Travail, inclut deux semaines en présentiel et une semaine en visioconférence, facilitant l’accès pour les étudiants.
La formation permet aux étudiants d’acquérir les compétences nécessaires pour réaliser des missions de contrôle d’accès et de surveillance des infrastructures olympiques telles que le village olympique, les pôles médias, et les espaces VIP. Grâce à cette carte, valable cinq ans, les étudiants peuvent également travailler sur d’autres grands événements, tels que des festivals et des concerts, ouvrant ainsi des opportunités au-delà des Jeux.
Les avantages pour les étudiants
En plus de vivre une expérience unique au cœur des Jeux, les étudiants bénéficient d’une formation rémunérée. Les moins de 26 ans perçoivent jusqu’à 352 € pour trois semaines de formation, tandis que les plus de 26 ans peuvent recevoir jusqu’à 482 €. Cette rémunération, combinée à des aides potentielles, rend la formation attrayante pour les jeunes en quête de revenus complémentaires ou d’une première expérience professionnelle significative.
Le recours aux étudiants pour la sécurité des Jeux de 2024 ne répond pas seulement à une nécessité immédiate, mais constitue également une tentative de revitaliser le secteur de la sécurité, en peine d’attractivité auprès des jeunes. Les professionnels espèrent que cette expérience engendrera des vocations et incitera une partie des étudiants à poursuivre leur carrière dans ce domaine après l’événement.
Pour beaucoup, les Jeux olympiques représentent une opportunité exceptionnelle de découvrir le secteur de la sécurité événementielle, qui regroupe plus de 80 métiers différents. De la surveillance à la gestion des foules, en passant par le contrôle d’accès, ces missions variées permettent aux étudiants d’acquérir une expérience précieuse dans un environnement dynamique et international.
Le Cnaps (Conseil national des activités privées) et les entreprises de sécurité privée espèrent que l’exposition aux responsabilités et aux défis de la sécurité pendant un événement aussi prestigieux suscitera des vocations parmi les jeunes. Les étudiants, par leur engagement et leur perspective innovante, sont perçus comme des atouts pour l’avenir du secteur, non seulement en tant qu’agents, mais aussi en tant que potentiels futurs gestionnaires et décideurs.