Contrairement aux méthodes traditionnelles qui impliquent le stockage des téléphones dans des casiers, ce système permet aux élèves de conserver leur téléphone sur eux, mais dans une pochette spéciale. Dès leur arrivée à l’école, les élèves placent leur smartphone dans cette pochette, qui reste verrouillée tout au long de la journée. Ce n’est qu’à la fin des cours qu’ils peuvent la déverrouiller en la passant devant une borne magnétique à la sortie de l’établissement. Ce dispositif a été testé pour la première fois au collège Pablo Picasso à Châlette-sur-Loing, ciblant principalement les élèves de 6e.
L’un des principaux avantages de ce système est qu’il responsabilise l’élève. En conservant leur téléphone sur eux, les élèves apprennent à gérer l’usage de leur smartphone de manière autonome. Ils comprennent que l’apprentissage nécessite une mise à distance des distractions numériques. Ce système élimine également les problèmes liés à la responsabilité de l’établissement en cas de perte ou de dégradation des téléphones, puisque ces derniers restent sous la garde des élèves.
Ce dispositif présente aussi un aspect économique. En effet, il coûte environ 11 euros par élève, ce qui est relativement moins cher que l’installation de casiers sécurisés. Grâce au label « Cité éducative », les collèges impliqués dans l’expérimentation bénéficient d’un financement intégral de l’État pour la mise en place de ce système.
La présence des smartphones à l’école est souvent source de distractions. Les notifications et les messages perturbent les cours, tandis que les photos prises dans l’enceinte de l’établissement peuvent être utilisées à des fins de harcèlement sur les réseaux sociaux. La pochette numérique vise à éliminer ces risques en limitant l’accès aux téléphones durant la journée scolaire.
Des élèves comme Lucie et Hamdi, tous deux en 6e au collège Pablo Picasso, voient d’un bon œil cette initiative. Ils estiment que ce dispositif permet d’éviter le harcèlement et de mieux se concentrer en classe, car la tentation de regarder son téléphone disparaît.
Ce système de pochette numérique ne se contente pas d’être pratique, il est également conçu de manière écologique. Les pochettes sont fabriquées à partir de tissu recyclé, dans des ateliers d’insertion, ce qui apporte une dimension pédagogique supplémentaire. Les élèves sont ainsi sensibilisés à l’importance du recyclage et à la réduction de l’empreinte écologique, tout en apprenant à gérer leur dépendance aux écrans.
Pour cette année, l’expérimentation se limite à un millier de collégiens répartis dans six établissements du Loiret. Cependant, la mise en place de ce système suscite l’intérêt et pourrait s’étendre à d’autres établissements si les résultats sont positifs. Les chefs d’établissement, comme Anabelle Marteau du collège Pablo Picasso, voient dans cette expérimentation une opportunité d’instaurer de nouvelles règles dès le plus jeune âge. C’est l’occasion d’apprendre aux élèves qu’il est possible de vivre sans être constamment connectés à leur téléphone.
