Le terme hacker évoque souvent des images de piratage informatique, de violations de sécurité et de cyberattaques retentissantes. Cependant, tous les hackers ne sont pas des cybercriminels. Certains d’entre eux sont des génies informatiques qui utilisent leurs compétences pour améliorer la cybersécurité, alors que d’autres ont marqué l’histoire par leurs actes illégaux, souvent spectaculaires.
Qu’est-ce qu’un hacker ?
Le terme hacker fait généralement référence à une personne dotée de compétences informatiques avancées, capable de manipuler des systèmes pour en tester la sécurité ou les exploiter à des fins personnelles. Il existe plusieurs types de hackers, classés selon leurs motivations :
- Hackers éthiques (chapeau blanc) : Ces hackers utilisent leurs compétences pour identifier et corriger des failles de sécurité dans les systèmes informatiques, souvent pour des entreprises ou des gouvernements.
- Hackers malveillants (chapeau noir) : Ils piratent des systèmes à des fins personnelles ou financières, causant des dommages à des individus, des entreprises ou des gouvernements.
- Hackers “chapeau gris” : Ceux-ci se situent entre les deux, piratant des systèmes sans autorisation, mais sans intentions criminelles directes, souvent pour exposer des failles de sécurité.
Kevin Mitnick : le pirate devenu consultant en cybersécurité
L’un des noms les plus connus dans l’univers du piratage informatique est celui de Kevin Mitnick. Surnommé “The Condor”, il est reconnu pour ses compétences en ingénierie sociale et ses intrusions dans des systèmes de haute sécurité.
Les exploits de Kevin Mitnick
En 1982, Mitnick s’infiltre dans le NORAD (Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord), un exploit qui inspirera plus tard le film de science-fiction WarGames. Il a également piraté des entreprises comme Nokia, Motorola et Pacific Bell, volant des logiciels et accédant à des données confidentielles.
Son arrestation et sa reconversion
Après des années de fuite et plusieurs poursuites, il est arrêté en 1995 et condamné à cinq ans de prison. Après sa libération, Mitnick se reconvertit en consultant en cybersécurité, rédigeant plusieurs livres sur la sécurité informatique et les failles humaines dans les systèmes.
Adrian Lamo : le hacker controversé
Adrian Lamo, surnommé le hacker sans-abri, est un autre personnage clé dans l’univers des cybercriminels. Ses actions se sont souvent situées à la frontière de l’éthique et de l’illégalité.
Le piratage de grandes entreprises
Adrian Lamo s’est fait un nom en piratant les systèmes informatiques de grandes entreprises comme Yahoo, Microsoft, et le New York Times, où il modifiait des informations avant de signaler les failles de sécurité. Il était connu pour travailler dans des lieux publics comme des cybercafés ou des bibliothèques.
La dénonciation de Chelsea Manning
Son rôle dans la dénonciation de Chelsea Manning, responsable de la fuite de documents militaires vers WikiLeaks, a été l’une des plus grandes controverses de sa carrière. Cet acte lui a valu le mépris de nombreux hackers, le qualifiant de traître.
Anonymous : le collectif d’hacktivistes
Anonymous est probablement le groupe de hackers le plus célèbre au monde. Représenté par le masque de Guy Fawkes, popularisé par le film V pour Vendetta, ce collectif s’est fait connaître par ses actions militantes en ligne, ou hacktivisme.
Des attaques ciblées et des causes sociales
Le collectif Anonymous est souvent associé à des cyberattaques de grande envergure, visant des gouvernements, des multinationales ou des organisations accusées de comportements éthiquement répréhensibles. Parmi leurs actions notoires, on peut citer les attaques contre des entreprises comme Sony ou des institutions comme la CIA. Ils ont également été impliqués dans des mouvements tels que les révolutions arabes et la lutte contre l’État islamique.
Gary McKinnon : l’homme derrière la plus grande attaque militaire
En 2002, le britannique Gary McKinnon a été accusé d’avoir réalisé le plus grand piratage militaire de tous les temps. Il a réussi à s’introduire dans les réseaux informatiques de l’armée américaine, y compris ceux de la NASA et du Pentagone.
L’objectif de sa mission
McKinnon prétendait chercher des preuves de l’existence des OVNI et d’une technologie énergétique gratuite cachée par les États-Unis. Au total, 97 ordinateurs militaires ont été touchés, causant des millions de dollars de dégâts.
Une affaire d’extradition avortée
Les États-Unis ont tenté de faire extrader McKinnon pendant des années, affirmant qu’il risquait jusqu’à 70 ans de prison. Cependant, en raison de son état de santé (McKinnon souffrait du syndrome d’Asperger), son extradition a finalement été refusée par le gouvernement britannique en 2012.
Julian Assange : le fondateur de WikiLeaks
Julian Assange est un hacker australien surtout connu pour la création de WikiLeaks, une plateforme dédiée à la publication de documents confidentiels. Assange a commencé sa carrière comme programmeur informatique et hacktiviste avant de devenir l’un des personnages les plus controversés de l’ère numérique.
Les fuites les plus célèbres de WikiLeaks
Assange a rendu publique une immense quantité de documents classifiés, y compris des informations sur la guerre en Irak, les câbles diplomatiques américains, et les activités des agences de renseignement du monde entier. Ces révélations ont mis en lumière des scandales gouvernementaux, mais ont également déclenché des poursuites judiciaires contre Assange.
Assange en exil
Assange a vécu pendant plusieurs années en exil à l’ambassade d’Équateur à Londres pour échapper à des accusations d’abus sexuels en Suède et à des poursuites américaines pour espionnage. En 2019, il a été arrêté par la police britannique et risque l’extradition vers les États-Unis.
Albert Gonzalez : le maître du vol de cartes bancaires
Albert Gonzalez est un autre nom marquant dans l’univers des cybercriminels. Il est célèbre pour avoir orchestré l’un des plus grands vols de données bancaires de l’histoire.
Le vol massif de données
Entre 2005 et 2007, Gonzalez et son groupe de hackers ont volé plus de 170 millions de numéros de cartes de crédit auprès de détaillants américains comme TJX et Heartland Payment Systems. Ils utilisaient des techniques sophistiquées de piratage de réseaux pour intercepter les transactions de paiement.
Sa condamnation
En 2010, Albert Gonzalez a été condamné à 20 ans de prison, ce qui en fait l’une des plus lourdes peines jamais infligées à un cybercriminel.
Vladimir Levin : le pionnier du piratage bancaire
En 1994, Vladimir Levin, un mathématicien russe, a orchestré une attaque contre la Citibank, l’une des premières grandes attaques contre une institution financière. Levin a réussi à accéder aux systèmes de transfert d’argent de la banque et a tenté de transférer 10 millions de dollars vers des comptes à travers le monde.
Arrestation et condamnation
Bien que certains fonds aient été récupérés, Levin a été arrêté et extradé aux États-Unis, où il a été condamné à trois ans de prison.
Matthew Bevan et Richard Pryce : le duo qui a failli déclencher un conflit mondial
En 1996, Matthew Bevan et Richard Pryce, deux jeunes hackers britanniques, ont pénétré dans les réseaux de l’armée américaine et de la NASA. Ils ont accidentellement transféré des documents sensibles à des pays comme la Corée du Nord, ce qui a failli provoquer un conflit diplomatique.
Leur motivation
Les deux hackers affirmaient qu’ils cherchaient des preuves de l’existence d’extraterrestres, mais leur piratage a été perçu comme une menace pour la sécurité nationale des États-Unis. Leur action a mis en lumière la vulnérabilité des systèmes informatiques militaires à cette époque.
Michael Calce : le jeune pirate des géants du web
Michael Calce, alias Mafiaboy, a gagné en notoriété en 2000, alors qu’il n’avait que 15 ans. Il a lancé des attaques par déni de service (DDoS) contre des géants du web comme Yahoo, Amazon, eBay et CNN, causant des millions de dollars de pertes.
Le piratage à grande échelle
L’attaque la plus célèbre de Mafiaboy a été celle contre Yahoo, qui était à l’époque le principal moteur de recherche sur Internet. Le site a été mis hors ligne pendant plusieurs heures, un exploit sans précédent à cette époque.
Condamnation et réinsertion
Après son arrestation, Michael Calce a été condamné à huit mois de détention dans un centre pour mineurs. Aujourd’hui, il est devenu un expert en cybersécurité et milite pour une meilleure sensibilisation aux menaces en ligne.