Le 3 juillet 2024, le conseil d’administration du Crous a pris une décision qui fait débat : l’augmentation des prix de certains produits alimentaires dans ses restaurants universitaires. Cette mesure, prise en plein contexte de précarité étudiante exacerbée par l’inflation, vise à rétablir l’équilibre budgétaire de l’institution. Cependant, elle suscite une vive inquiétude et des critiques acerbes de la part des syndicats étudiants, notamment l’Unef Bordeaux.
Les augmentations
Les prix des sandwichs, des bouteilles d’eau et des salades composées sont les principaux concernés par cette hausse. Par exemple, les sandwichs « Composé, Méga et spéciaux » coûteront respectivement 2,50 euros, 2,90 euros et 2,90 euros, tandis que les salades composées passeront à 2,90 euros. En revanche, le prix des repas complets demeure inchangé : 1 euro pour les étudiants boursiers et précaires, et 3,30 euros pour les autres étudiants.
Sur 126 produits proposés par le Crous, la moitié va voir ses prix augmenter de 10 centimes.
Les réactions des associations étudiantes
Cette décision a déclenché une vague de protestations parmi les associations étudiantes. L’Unef Bordeaux, en particulier, a exprimé sa profonde inquiétude quant à l’impact de cette augmentation sur le quotidien des étudiants. Clémence Delfaud, secrétaire générale de l’Unef Bordeaux, a critiqué cette mesure, soulignant que les prix des produits Crous commencent à ressembler à ceux des supermarchés, réduisant ainsi l’attractivité de l’offre snacking du Crous.
Selon l’Unef, cette augmentation des prix n’est qu’un symptôme du manque d’investissement de l’État dans le bien-être des étudiants. « Ce n’est pas aux étudiants de payer le manque d’investissement de l’État, dans un contexte général d’inflation et de précarité étudiante ! », s’insurge l’association.
L’Unef prévoit de reconduire ses distributions alimentaires et d’intensifier ses campagnes contre la précarité étudiante dès la rentrée.
Les justifications du Crous
Le Crous justifie ces augmentations par la nécessité de maintenir l’équilibre financier face à la hausse des coûts d’achat des produits alimentaires. En outre, l’augmentation du prix des bouteilles d’eau est présentée comme une mesure écologique, bien que cette justification soit reçue avec scepticisme par les étudiants et les associations.
Cette nouvelle hausse des prix intervient alors que les étudiants sont déjà fortement impactés par l’inflation et les hausses de loyers. Une étude de la FAGE indique qu’un étudiant sur cinq ne mange pas à sa faim, et cette situation pourrait s’aggraver avec les nouveaux tarifs du Crous. Les associations étudiantes craignent que ces augmentations n’exacerbent la précarité alimentaire déjà présente parmi les étudiants.
Face à cette situation, l’Unef Bordeaux et d’autres associations étudiantes entendent renforcer leurs actions de soutien, notamment par des distributions alimentaires accrues. Elles appellent également à une mobilisation générale pour contester ces hausses de tarifs et réclamer un meilleur soutien de la part des autorités publiques.