Tricher à un examen est une tentation à laquelle certains étudiants cèdent, souvent en utilisant des techniques de plus en plus sophistiquées comme des montres connectées ou des écouteurs dissimulés. Cependant, les risques encourus sont considérables et peuvent avoir des conséquences graves sur la carrière académique et professionnelle.
La triche aux examens, également appelée fraude, englobe toute tentative d’obtenir un avantage injuste lors d’une épreuve académique. Selon le Service Interacadémique des Examens et des Concours (SIEC), les cas de fraudes incluent, entre autres :
- Communiquer avec une autre personne pendant l’examen.
- Posséder ou utiliser du matériel non autorisé (téléphone, montre connectée, calculatrice).
- Utiliser des documents non autorisés comme des antisèches.
- Copier sur un autre candidat.
- Plagier des travaux sans citer les sources.
- Voler des documents confidentiels.
- Substitution d’identité.
- Tenter de corrompre des membres de l’établissement.
- Ne pas respecter les consignes spécifiques.
- Utiliser de faux documents.
Avec l’augmentation des examens en ligne, de nouvelles formes de triche sont apparues, telles que la recherche sur internet pendant l’épreuve, l’échange de réponses par message, ou même la substitution par une autre personne pour passer l’examen. Des mesures renforcées, comme l’obligation de se filmer pendant les épreuves en ligne, ont été mises en place pour contrer ces pratiques.
Conséquences de la triche
Les conséquences de la triche à un examen varient selon la gravité de l’acte et le moment où elle est détectée. Voici un aperçu des procédures et des sanctions encourues.
En cas de flagrant délit
Si un surveillant surprend un étudiant en train de tricher, il intervient immédiatement pour mettre fin à la fraude. Le matériel utilisé pour tricher, comme un téléphone ou une antisèche, est confisqué. L’étudiant peut continuer l’épreuve, sauf en cas d’usurpation d’identité ou de perturbation majeure, où il sera expulsé de la salle.
Un procès-verbal détaillant l’incident est rédigé par le surveillant et contresigné par les autres surveillants et l’étudiant impliqué, qui peut y ajouter ses commentaires. Ce document est ensuite transmis au chef du centre d’examen, au recteur ou au président de l’université, qui décide de la suite à donner. L’étudiant sera convoqué devant une commission disciplinaire pour expliquer son acte.
En cas de détection post-examen
La triche peut également être détectée après l’examen, comme dans les cas de plagiat. Un procès-verbal est alors rédigé et transmis aux autorités universitaires compétentes. L’étudiant suspecté sera convoqué devant la commission disciplinaire. Sa copie peut être corrigée, mais la note ne sera pas communiquée tant que la décision de poursuivre les faits n’est pas prise.
Sanctions pour fraude aux examens
Les sanctions pour triche aux examens sont de deux types : disciplinaires et pénales.
Sanctions disciplinaires
Les sanctions disciplinaires sont définies par le Code de l’Éducation et peuvent inclure :
- Blâme.
- Annulation de l’examen.
- Privation de toute mention au diplôme.
- Interdiction de poursuivre ses études pendant cinq ans maximum.
- Interdiction de passer tout type d’examen pendant cinq ans.
- Exclusion de tout établissement public d’enseignement supérieur pour une durée maximale de cinq ans.
Ces sanctions sont décidées par la commission disciplinaire après audition de l’étudiant. Elles peuvent avoir des conséquences durables sur la carrière académique et professionnelle de l’étudiant.
Sanctions pénales
Les sanctions pénales sont prévues par l’article 2 de la loi du 23 décembre 1901 réprimant les fraudes dans les examens et concours publics. Elles peuvent aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement et une amende de 9 000 euros. En pratique, ces sanctions pénales sont rares et réservées aux cas les plus graves, mais elles montrent la sévérité avec laquelle la triche peut être traitée.
Les mêmes sanctions s’appliquent en cas de complicité de fraude, comme aider un autre étudiant à tricher ou divulguer les sujets d’examen.
Se défendre d’une accusation de triche
Il peut arriver que des accusations de triche soient injustifiées. Dans ce cas, l’étudiant a le droit de se défendre. Voici les étapes à suivre :
- Garder son calme : Il est important de rester calme et d’analyser la situation.
- Demander des éclaircissements : Comprendre les preuves et les accusations portées.
- Rassembler des preuves : Collecter des preuves de son innocence, comme des témoignages ou des documents.
- Préparer sa défense : Préparer une défense solide, soit orale soit écrite, pour l’audition devant la commission disciplinaire.
- Consulter un avocat : Dans les cas complexes, il peut être utile de se faire assister par un avocat spécialisé.
Contester les sanctions
Si l’étudiant estime que la sanction est trop sévère ou injuste, il peut faire appel de la décision devant une autre commission ou le tribunal administratif. Il est essentiel de bien se renseigner sur les procédures d’appel, car la peine prononcée en appel peut parfois être plus sévère.
Tricher à un examen comporte des risques significatifs, tant sur le plan disciplinaire que pénal. Les conséquences peuvent aller de l’annulation de l’examen à l’exclusion des établissements d’enseignement supérieur, voire à des sanctions pénales dans les cas les plus graves. Il est donc crucial de réfléchir à deux fois avant de céder à la tentation de tricher. L’intégrité et le travail acharné restent les meilleurs moyens de réussir et de bâtir une carrière solide et respectée.