Benjamin Netanyahu, né le 21 octobre 1949 à Tel Aviv, est une figure politique majeure d’Israël. Membre du Likoud, un parti de la droite nationaliste, il est surtout connu pour avoir été Premier ministre d’Israël à plusieurs reprises, notamment de 1996 à 1999, puis de 2009 à 2021, et à nouveau à partir de 2022. Ses mandats sont marqués par des décisions majeures sur la sécurité nationale, des alliances stratégiques avec des puissances internationales, ainsi que des controverses, notamment liées à des accusations de corruption.
Né dans une famille fortement engagée dans le sionisme révisionniste, Benjamin Netanyahu grandit dans un environnement où la politique et l’histoire jouent un rôle central. Son père, Benzion Netanyahu, était un historien réputé et un fervent partisan du sionisme de droite. Il a transmis à ses enfants une vision sombre du monde, influencée par la persistance de l’antisémitisme dans l’histoire. Cette influence familiale a façonné la pensée politique de Netanyahu, particulièrement sur les questions de sécurité et de survie de l’État d’Israël.
Des études prestigieuses et une expérience américaine
Avant de devenir une figure politique incontournable, Benjamin Netanyahu a passé une partie de sa jeunesse aux États-Unis, où il a poursuivi des études prestigieuses. Diplômé en administration des affaires du Massachusetts Institute of Technology (MIT), il acquiert des compétences en gestion qui lui seront utiles tout au long de sa carrière politique. Durant son séjour aux États-Unis, il développe également une compréhension approfondie des relations internationales et se lie avec des membres influents de la droite américaine, une alliance qui jouera un rôle crucial dans sa politique étrangère.
Au-delà des études, son service militaire au sein de l’unité d’élite Sayeret Matkal de l’armée israélienne renforce son engagement pour la défense de son pays. Netanyahu participe à plusieurs opérations de grande envergure, notamment le raid d’Entebbe en 1976, où son frère aîné, Yonatan Netanyahu, perd la vie en dirigeant l’opération. Cet événement tragique devient un élément fondateur de sa détermination à lutter contre le terrorisme et renforce son image de leader résolu.
Les débuts diplomatiques et l’entrée en politique
Sa carrière politique commence dans les années 1980, lorsqu’il devient adjoint de l’ambassade d’Israël à Washington, puis ambassadeur aux Nations Unies. Netanyahu se distingue par ses talents de communicateur et sa capacité à défendre avec force la position israélienne, notamment face aux pressions internationales concernant le conflit israélo-palestinien.
En 1988, il fait son entrée à la Knesset sous les couleurs du Likoud. Très vite, il grimpe les échelons politiques et devient vice-ministre des Affaires étrangères, jouant un rôle clé dans les négociations de paix de Madrid. Ces premières expériences politiques font de lui une figure montante du Likoud, ce qui lui permet de se positionner comme candidat à la direction du parti.
Premier mandat de Premier ministre (1996-1999)
En 1996, Benjamin Netanyahu remporte les élections législatives et devient le plus jeune Premier ministre de l’histoire d’Israël. Son mandat est marqué par une approche sécuritaire rigide, en particulier sur la question des colonies israéliennes en Cisjordanie. Il considère que ce territoire doit rester sous contrôle israélien pour assurer la sécurité nationale. Sa politique étrangère, notamment avec les États-Unis, sous la présidence de Bill Clinton, est tendue en raison de sa réticence à faire des concessions aux Palestiniens dans le cadre du processus de paix.
Cependant, ce premier mandat est aussi marqué par des difficultés internes, notamment l’instabilité politique au sein de la Knesset et des critiques croissantes concernant sa gestion du conflit avec les Palestiniens. Il est battu aux élections de 1999 par Ehud Barak, marquant une première fin de carrière politique.
Retour en politique et réélection en 2009
Après une période de retrait, Netanyahu revient en politique dans les années 2000 en tant que ministre des Affaires étrangères, puis ministre des Finances sous le gouvernement d’Ariel Sharon. En 2009, après plusieurs années dans l’opposition, il remporte les élections législatives et entame un deuxième mandat en tant que Premier ministre.
Durant cette période, il fait face à plusieurs conflits armés, notamment avec le Hamas dans la bande de Gaza, tout en consolidant ses liens avec des alliés stratégiques comme les États-Unis. C’est aussi sous son mandat que sont signés les accords d’Abraham en 2020, une avancée diplomatique historique qui permet la normalisation des relations entre Israël et plusieurs pays arabes, dont les Émirats arabes unis et le Maroc.
Les défis sécuritaires et la politique intérieure
La gestion des colonies en Cisjordanie et la question des relations avec les Palestiniens restent des sujets centraux de la politique de Netanyahu. Il défend fermement l’idée qu’Israël doit maintenir un contrôle sur les territoires occupés pour garantir sa sécurité, une position qui a souvent conduit à des critiques internationales.
Sur le plan intérieur, son gouvernement est marqué par des réformes controversées, notamment dans le domaine judiciaire. En 2023, son projet de réforme visant à affaiblir la Cour suprême suscite des manifestations massives en Israël, marquant une fracture au sein de la société israélienne. Cette réforme vise à renforcer l’influence de l’exécutif, un mouvement perçu comme une menace pour l’État de droit.
Les accusations de corruption
Benjamin Netanyahu est également confronté à des affaires judiciaires qui éclatent à partir de 2016. Il est accusé de corruption, fraude, et abus de confiance dans plusieurs affaires. Parmi ces accusations, il est reproché à Netanyahu d’avoir reçu des cadeaux coûteux de la part de riches hommes d’affaires en échange de faveurs politiques. Malgré ces poursuites, Netanyahu continue de se défendre vigoureusement et maintient qu’il est victime d’une chasse aux sorcières politique.
En 2021, Netanyahu devient le premier Premier ministre israélien à être inculpé en exercice, mais il reste néanmoins en fonction, assurant qu’il continuera à diriger le pays tout en combattant les accusations portées contre lui.
Le retour au pouvoir en 2022
Malgré les controverses et les affaires judiciaires, Benjamin Netanyahu réussit à revenir au pouvoir en 2022 après de nouvelles élections législatives. Soutenu par une coalition comprenant des partis de droite et ultra-orthodoxes, il forme un gouvernement perçu comme le plus à droite de l’histoire d’Israël.
Dans ce contexte, il doit faire face à des protestations contre sa réforme judiciaire et à des tensions grandissantes avec les Palestiniens. Son gouvernement prend des décisions controversées, notamment la légalisation de plusieurs colonies en Cisjordanie, exacerbant encore les tensions internationales.
Un bilan politique complexe
Avec plus de 17 années à la tête d’Israël, Benjamin Netanyahu est devenu le Premier ministre ayant exercé cette fonction le plus longtemps dans l’histoire du pays. Son héritage politique est marqué par ses positions fermes sur la sécurité nationale, son alliance stratégique avec les États-Unis, et sa gestion des relations internationales. Toutefois, les accusations de corruption et les critiques sur ses réformes internes, notamment judiciaires, continuent de ternir son image, aussi bien en Israël qu’à l’étranger.
Les prochains défis pour Netanyahu incluent la gestion des tensions régionales et les divisions internes au sein de la société israélienne, particulièrement en ce qui concerne l’avenir des relations avec les Palestiniens et les réformes politiques.