Parcoursup, la plateforme d’admission dans l’enseignement supérieur en France, continue d’évoluer après six années d’existence. Malgré son efficacité reconnue, elle fait l’objet de critiques récurrentes, notamment sur son manque de transparence et la difficulté pour les lycéens de bien comprendre les débouchés des formations proposées. Patrick Hetzel, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a annoncé une série de nouveautés pour l’édition 2025 afin de répondre à ces préoccupations.
Des débouchés professionnels plus visibles
L’une des principales critiques envers Parcoursup concerne la clarté des débouchés professionnels des formations proposées. De nombreux élèves et parents se plaignent de ne pas disposer d’informations suffisantes sur les perspectives d’emploi après avoir obtenu un diplôme. Patrick Hetzel entend améliorer cet aspect en rendant plus accessibles et plus précises les données sur l’insertion professionnelle.
Taux d’insertion à six mois
Jusqu’à présent, les taux d’insertion professionnelle étaient généralement basés sur des données à 18 mois. Cela rendait difficile une projection réaliste pour les étudiants qui souhaitaient savoir ce qu’il adviendrait après leur diplôme. Dès 2025, le taux d’insertion à six mois après la fin des études sera mis en avant sur Parcoursup. Pour obtenir ces données plus rapidement, le ministère prévoit de collaborer directement avec le ministère du Travail, permettant ainsi aux lycéens d’avoir une idée plus concrète de leurs perspectives dès la sortie de l’école.
La transparence sur les salaires de sortie
Outre l’insertion, le salaire à l’embauche sera désormais affiché plus clairement pour chaque formation. Patrick Hetzel souhaite fournir une véritable « vérité des prix », permettant aux élèves et à leurs familles de comparer les coûts de formation et les rémunérations potentielles. Cette initiative a pour but d’éviter que les jeunes ne s’engagent dans des formations coûteuses sans avoir une idée précise du retour sur investissement en termes de salaire après l’obtention de leur diplôme.
Le retour du label pour les formations privées
Les formations privées, souvent onéreuses, font partie intégrante du paysage de l’enseignement supérieur en France. Cependant, il est parfois difficile pour les élèves de discerner la qualité et la rentabilité de ces formations. L’idée d’un label pour les formations privées, évoquée par l’ancienne ministre Sylvie Retailleau, revient avec Parcoursup 2025.
Objectifs du label
Ce label vise à apporter plus de transparence sur la qualité des formations privées à but lucratif, notamment en évaluant leur efficacité en termes d’insertion professionnelle et de retour sur investissement. Cela devrait aider les étudiants à faire un choix éclairé, notamment face à des formations pouvant coûter jusqu’à 10 000 euros par an.
Un projet presque abouti
Patrick Hetzel a indiqué que le label est prêt à 80 %, mais qu’il reste à résoudre certaines questions d’ordre juridique. Si aucune date n’a encore été confirmée, le ministre a laissé entendre que ce label pourrait être intégré dès l’édition 2025 de Parcoursup, renforçant ainsi la capacité des élèves à mieux choisir entre les établissements d’enseignement supérieur privés.
Mieux informer les familles et améliorer l’accompagnement
Le ministre insiste également sur la nécessité de mieux informer les familles sur le fonctionnement de Parcoursup et sur la valeur des formations proposées. En effet, certaines familles sont encore peu familières avec les subtilités du système, et le processus d’orientation peut paraître complexe. L’un des objectifs de la réforme est d’améliorer la lisibilité des informations et de rendre plus transparentes les données financières et professionnelles associées à chaque formation.
Parcoursup, un outil à perfectionner
Patrick Hetzel reconnaît que si Parcoursup est un outil globalement efficace, il reste des améliorations à apporter, notamment en ce qui concerne l’accompagnement des élèves et de leurs familles dans l’utilisation de la plateforme. Les nouveautés de 2025 visent à combler ces lacunes.
Simplifier la navigation et les informations
Pour rendre la plateforme plus accessible, des efforts seront faits pour simplifier la navigation et rendre les informations plus claires et plus accessibles aux lycéens et à leurs parents. Cela inclut notamment une meilleure visibilité des parcours possibles après chaque formation et des guides d’accompagnement plus complets pour aider les familles à mieux comprendre les diplômes et les débouchés.
Une plateforme en constante évolution
Depuis sa création, Parcoursup a suscité de nombreux débats. Avant elle, les admissions dans l’enseignement supérieur se faisaient sur le principe du premier arrivé, premier servi. Avec Parcoursup, la hiérarchisation des vœux a apporté plus de structure, mais aussi des stratégies complexes de la part des candidats, parfois mal comprises ou mal anticipées.
L’héritage de Parcoursup
La plateforme, qui fête ses six ans en 2024, a permis de remplacer l’ancien système APB (admission postbac). Elle a modernisé le processus d’affectation dans l’enseignement supérieur, mais elle reste un chantier en constante évolution. Les critères d’admission et la gestion des vœux sont encore des points de tension pour de nombreux candidats.
Les perspectives pour 2025
Avec les changements prévus pour 2025, Patrick Hetzel ambitionne de faire de Parcoursup un outil encore plus performant, capable de répondre aux attentes des étudiants et de mieux les accompagner vers l’insertion professionnelle. Transparence, information et accompagnement seront les maîtres mots de cette nouvelle édition.
Les nouveautés annoncées devraient permettre de faciliter le choix des lycéens en leur fournissant les outils nécessaires pour faire des choix éclairés en fonction de leurs aspirations et des réalités du marché du travail.