Parcoursup, lancée en 2018 pour remplacer l’ancienne plateforme Admission Post-Bac (APB), a été conçue pour résoudre les problèmes d’opacité et de sélection aléatoire. Pourtant, malgré des améliorations, elle fait toujours face à de nombreuses critiques en 2024.
Une procédure trop opaque ?
Parcoursup promettait plus de transparence, mais beaucoup d’étudiants trouvent encore le processus de sélection incompréhensible. Même si les critères sont désormais affichés sur les pages formation, des refus inexpliqués persistent, même pour des filières peu sélectives. Un rapport du Sénat en juin 2023 a souligné une “angoisse croissante” chez les candidats, un manque de clarté et des disparités dans les informations fournies.
Les établissements utilisent différents systèmes de sélection, certains basés sur des algorithmes opaques, tandis que d’autres, comme les classes préparatoires, préfèrent une approche plus humaine. Cette diversité entraîne des disparités dans la compréhension et la confiance envers la procédure. La sélection est effectivement présente à l’université, malgré la perception générale de son absence, ce qui est aggravé par le calendrier stressant de Parcoursup, avec des délais d’attente longs entre les vœux et les résultats, et des notifications de réponse parfois trop proches des épreuves du bac.
Une fabrique à élite ?
Parcoursup est également critiquée pour renforcer les discriminations sociales. En se basant sur les résultats scolaires, elle désavantage les étudiants des réseaux d’éducation prioritaires. L’UNEF considère la plateforme comme une “fabrique à élite”, notamment en raison des algorithmes de pré-classement des universités. Le Sénat a noté que les quotas introduits pour augmenter le nombre de boursiers admis n’ont pas eu l’effet escompté, et l’affaire Stanislas a révélé des pratiques de favoritisme qui renforcent cette perception.
Une sélection inéquitable selon la filière
Les candidats se retrouvent parfois dans des filières qui ne les intéressent pas à cause de la répartition inéquitable et des processus de sélection peu clairs. Cela entraîne des taux élevés d’abandon en première année, comme l’a souligné le groupe parlementaire de La France Insoumise. Le manque de mise en avant de certaines formations sur Parcoursup, comme le Diplôme d’État d’éducateur spécialisé, entraîne une baisse des vœux, augmentant ainsi les déséquilibres.
Malgré ses nombreux défauts, Parcoursup a standardisé et simplifié l’inscription dans l’enseignement supérieur. Elle permet de distinguer les formations reconnues des autres et introduit plus de transparence dans les critères d’admission. Cependant, le manque d’humanité dans le processus est critiqué, ce qui n’est pas le cas de la plateforme Mon Master, perçue plus favorablement.