L’intelligence artificielle (IA) révolutionne les usages numériques, notamment chez les jeunes, qui l’utilisent de manière créative et diversifiée. Étudiants, lycéens et jeunes actifs adoptent ces technologies à des fins académiques, professionnelles et personnelles. Voici un panorama des pratiques des jeunes face à l’essor de l’IA.
Une adoption massive des outils d’IA générative
Les jeunes utilisent massivement les IA génératives (IAG), comme ChatGPT ou MidJourney, pour répondre à des besoins variés. Une étude réalisée auprès de lycéens et étudiants révèle que :
- 8 jeunes sur 10 ont recours à des outils comme ChatGPT ou MidJourney pour leurs études.
- 56 % des étudiants utilisent ces technologies pour structurer des plans de cours.
- 35 % déclarent rédiger partiellement ou entièrement leurs devoirs avec l’aide de l’IA.
Ces outils sont perçus comme des facilitateurs de tâches chronophages, permettant un gain de temps et une meilleure organisation.
Selon une enquête menée à l’Université Paris Dauphine-PSL, 1 étudiant sur 2 utilise les IAG au moins une fois par semaine dans le cadre de ses cours. En revanche, en entreprise, ce chiffre tombe à 1 sur 4 pour une utilisation quotidienne, notamment lors de stages ou d’alternances.
Les étudiants privilégient certains outils bien connus :
- ChatGPT reste la référence, utilisé par 50 % des étudiants en version gratuite et 13 % en version payante.
- Copilot, l’IA intégrée de Microsoft, arrive en deuxième position.
Des usages variés et pratiques
Les IA sont devenues des alliées précieuses pour les étudiants, en particulier pour :
- Rechercher des informations : 73 % des jeunes utilisent l’IA pour trouver des réponses aux questions posées.
- Générer des idées : 71 % se servent de ces outils pour brainstormer ou structurer des énoncés.
- Corriger les fautes : 53 % s’appuient sur l’IA pour améliorer leur orthographe et leur syntaxe.
En milieu professionnel, les pratiques diffèrent :
- Synthétisation et résumé : 74 % des étudiants utilisent l’IA pour condenser des textes complexes.
- Traduction : 62 % des jeunes s’appuient sur ces technologies pour traduire des contenus.
- Créativité et innovation : Plus de la moitié d’entre eux, soit 55 %, exploitent l’IA pour simuler des scénarios ou produire des contenus comme des rapports, des mails ou des visuels.
Perception et limites de l’IA chez les jeunes
Bien que 78 % des jeunes considèrent l’IA comme un gain de temps, certains restent critiques face à ses limites. À titre d’exemple :
- 70 % des étudiants déclarent se sentir capables de remettre en question les réponses produites par l’IA.
- 61 % craignent un appauvrissement des capacités de raisonnement.
Ces préoccupations reflètent une vigilance face à l’omniprésence de l’IA dans les processus cognitifs.
L’utilisation des IA pour des démarches professionnelles reste marginale. Par exemple :
- 44 % des jeunes utilisent l’IA pour rédiger leurs lettres de motivation dans le cadre de Parcoursup ou Monmaster.
- En revanche, seuls 21 % font appel à ces outils pour des candidatures à des stages ou jobs d’été, illustrant une méfiance quant à leur fiabilité dans des situations plus personnelles.
Le rôle de la formation dans l’adoption des IA
Malgré une utilisation accrue, 79 % des étudiants estiment avoir encore beaucoup à apprendre sur les IA génératives. Ils attendent des formations plus poussées pour :
- Comprendre les différents usages de l’IA.
- Savoir rédiger des prompts efficaces (68 % des étudiants le souhaitent).
- Être sensibilisés aux risques liés à la désinformation et à l’éthique (62 %).
Actuellement, les jeunes se forment principalement par eux-mêmes :
- 45 % échangent avec leurs amis pour découvrir de nouvelles pratiques.
- 41 % apprennent via les réseaux sociaux.
- 35 % s’appuient sur des tutoriels YouTube.
Les défis posés par l’IA dans l’éducation
L’introduction de l’IA dans l’apprentissage ouvre des perspectives novatrices mais soulève également des questions :
- Respect de la vie privée : L’utilisation massive des données personnelles des élèves et enseignants par les IA nécessite une réglementation stricte.
- Risques de désinformation : Les outils d’IA peuvent produire des contenus biaisés ou incorrects si les utilisateurs manquent de sens critique.
Pour que l’IA devienne un levier efficace dans l’éducation et le monde professionnel, il est essentiel :
- De développer des formations adaptées.
- De promouvoir une utilisation éthique et responsable.
- D’encourager une réflexion critique face aux informations produites.
L’intelligence artificielle s’impose comme un élément clé de la vie des jeunes, entre opportunités et défis. En combinant éducation, vigilance et innovation, ces outils pourraient révolutionner les pratiques académiques et professionnelles de manière durable.