Études

Recrutement des apprentis, les nouveautés pour la rentrée

Le recrutement des apprentis connaît d’importants changements pour la rentrée 2024, marqués par de nouvelles dispositions légales et des ajustements financiers. Ces évolutions ont pour objectif de renforcer la qualité des formations en alternance tout en régulant plus strictement les aides accordées aux entreprises.

Réduction des aides pour les entreprises : un réajustement ciblé

En mai 2024, le gouvernement a amorcé une réduction des aides destinées aux entreprises pour le recrutement d’apprentis. Cette mesure, désormais confirmée par un décret publié au Journal officiel du 29 juin 2024, a pour but de recentrer les subventions sur les formations de niveau inférieur, notamment les BTS et autres diplômes de niveau bac+2. Ce réajustement vise à encourager les entreprises à recruter des apprentis dans des secteurs où la demande est forte et où les débouchés sont nombreux.

Les formations de niveau 6 et 7, comme les licences et les masters, sont désormais moins subventionnées. Le ministère du Travail entend ainsi privilégier les formations jugées essentielles pour répondre aux besoins immédiats du marché du travail, notamment dans les métiers techniques et industriels.

Trois nouvelles conditions pour encadrer les contrats d’apprentissage

À partir du 1er août 2024, trois nouvelles conditions entreront en vigueur pour encadrer les contrats d’apprentissage et de professionnalisation. Ces mesures visent à renforcer la qualité de la formation et à s’assurer que les établissements respectent les standards exigés par le ministère du Travail.

  1. Opposition à l’engagement d’apprentis et régulation stricte : Le ministère pourra s’opposer à l’engagement d’apprentis ou suspendre l’exécution d’un contrat si l’établissement de formation ne respecte pas les exigences en termes de qualité et de régulation financière. Cette mesure permettra de mieux contrôler les structures qui proposent des formations en alternance, en garantissant qu’elles offrent un cadre pédagogique adéquat.

  2. Habilitations pour la certification : Les organismes de formation devront être habilités pour préparer les apprentis à la certification. Cela signifie que seules les structures respectant des critères de qualité spécifiques seront autorisées à dispenser des formations certifiantes. Cette mesure vise à éviter la prolifération d’organismes qui n’offrent pas de garanties suffisantes en matière de reconnaissance des diplômes.

  3. Certification obligatoire des organismes de formation : Tous les établissements et centres de formation devront obligatoirement obtenir une certification. Cette obligation vise à s’assurer que les formations proposées sont de qualité et qu’elles répondent aux exigences du marché du travail. Les organismes non certifiés ne pourront plus bénéficier de financements publics pour les contrats d’apprentissage.

Implications pour les employeurs et les organismes de formation

Ces nouvelles dispositions auront un impact significatif sur les employeurs et les organismes de formation. Les entreprises devront s’assurer que les établissements avec lesquels elles travaillent respectent ces nouvelles normes pour continuer à bénéficier des aides à l’apprentissage. De plus, les centres de formation devront redoubler d’efforts pour obtenir et maintenir leur certification, sous peine de perdre leur capacité à former des apprentis.

Pour les employeurs des secteurs publics et privés à caractère industriel et commercial, ces nouvelles conditions représentent une exigence supplémentaire dans la gestion de leurs contrats d’apprentissage. Ils devront être particulièrement vigilants lors du choix de leurs partenaires de formation, afin de s’assurer que les apprentis bénéficient d’une formation conforme aux nouvelles réglementations.

Depuis l’introduction des aides au recrutement des apprentis en 2020, le nombre de contrats d’apprentissage a considérablement augmenté en France, dépassant le million en 2023. Cependant, cette croissance a également conduit à des dérives, certaines structures exploitant l’engouement pour l’alternance sans offrir une formation de qualité. Le nouveau décret vise à corriger ces dérives en mettant l’accent sur la qualité des formations.

Les organismes de formation qui ne respectent pas les nouvelles conditions risquent de voir leurs financements réduits, voire supprimés. Cette approche vise à garantir que les apprentis reçoivent une formation digne de ce nom, qui leur permettra de s’intégrer efficacement sur le marché du travail.

Alors que la rentrée approche, les entreprises et les organismes de formation doivent se préparer à ces changements. La certification des organismes, la révision des aides et la régulation stricte des contrats d’apprentissage sont autant de mesures qui transformeront le paysage de l’alternance en France.

Ces évolutions sont destinées à améliorer l’expérience des apprentis, en s’assurant qu’ils reçoivent une formation de qualité dans des structures certifiées. Pour les employeurs, cela signifie une responsabilité accrue dans le choix de leurs partenaires de formation, mais aussi l’opportunité de former des jeunes talents dans des conditions optimales.