Interview de Paul, professeur à l’université de la Sorbonne en licence de cinéma

Professeur depuis plus de dix ans en licence de cinéma, j’ai vu défiler des centaines d’étudiants aux profils très variés. Ce que je retiens de ces années, c’est que la passion du cinéma est le moteur principal pour réussir dans ce cursus. J’ai accepté de partager ici mon expérience, mes conseils et les réalités de cette formation universitaire qui attire de plus en plus de jeunes chaque année.
témoignage prof université

Une licence théorique avec une ouverture pratique

Ce que l’on enseigne concrètement

En licence de cinéma, les enseignements sont majoritairement théoriques. Les étudiants étudient l’histoire du cinéma, l’analyse de l’image, la sémiologie, les théories cinématographiques ou encore la sociologie du cinéma.

« On leur transmet une vraie culture cinématographique : des classiques aux formes plus expérimentales. »

On y ajoute des éléments transversaux comme l’économie du secteur, le droit d’auteur ou les bases de la production. À côté de ça, quelques cours pratiques sont proposés pour expérimenter la mise en scène, le montage ou la direction d’acteurs.

Le profil idéal pour suivre cette formation

Il n’y a pas de profil type, mais certains traits reviennent chez ceux qui réussissent. Il faut être curieux, aimer écrire, avoir une bonne capacité de recherche et surtout sortir de ses habitudes de visionnage.

« Ce qui compte, ce n’est pas d’avoir vu 100 films, mais d’avoir envie d’en découvrir 1000 autres. »

Quel bac pour réussir en licence cinéma ?

Des étudiants venus de filières différentes

Nous accueillons des étudiants issus de bacs généraux, mais aussi de bacs technologiques. Ce qui compte, c’est le dossier, la lettre de motivation, et la capacité à se projeter dans le monde du cinéma.

Les qualités à mettre en avant sur Parcoursup

Les candidats peuvent valoriser un stage, une expérience dans un ciné-club, un court-métrage amateur ou même une participation à un festival étudiant.

« Ce qu’on cherche, c’est une forme d’élan. Un étudiant capable de dire : voilà ce que j’ai fait, voilà ce que je veux faire. »

Le rythme de la licence de cinéma

En L1, il y a environ 20 heures de cours par semaine. Le volume augmente en L2 et L3, notamment à cause des cours pratiques et des projets de groupe.

« Un tournage étudiant, ça ne se termine jamais à 17h. Il faut être prêt à s’investir bien au-delà des cours. »

Les matières étudiées en licence cinéma

Les étudiants travaillent sur l’analyse filmique, la méthodologie universitaire, mais aussi la culture visuelle et les langues étrangères. Certains cours abordent les enjeux sociaux liés à l’image ou les questions de représentation dans les médias.

Les difficultés rencontrées par les étudiants

Sortir de sa zone de confort

Beaucoup arrivent avec un goût affirmé pour un genre de cinéma, mais ont du mal à s’ouvrir aux autres. Or, le cursus impose une vraie diversité.

« Voir un film soviétique muet peut sembler dur au début, mais c’est une porte vers une autre façon de voir. »

Gérer sa liberté

Les étudiants doivent apprendre à s’organiser seuls. Les absences ou les devoirs non rendus peuvent vite avoir des conséquences. Je conseille de regarder au moins un film par jour, pas pour cocher une case, mais pour développer son regard.

Les stages et les débouchés après la licence

Une immersion progressive dans le monde professionnel

Un stage de trois semaines en troisième année est prévu, mais beaucoup d’étudiants en font dès la première année. Participer à un festival, intégrer un collectif audiovisuel, faire du bénévolat dans une association culturelle… tout est bon pour se construire un réseau.

« Dans ce milieu, ce ne sont pas les diplômes qui parlent les premiers, mais les expériences et les rencontres. »

Et après ?

La majorité des étudiants poursuivent en master ou en BTS en alternance. Certains passent des concours pour la fonction publique culturelle, d’autres se spécialisent en distribution, programmation ou communication audiovisuelle.

Pourquoi j’aime enseigner en licence de cinéma

Ce que j’adore, c’est voir des étudiants qui, trois ans auparavant, ne savaient pas différencier un plan-séquence d’un champ-contrechamp, devenir capables de débattre avec passion sur les enjeux esthétiques d’un film de Tarkovski ou d’Agnès Varda.

« La transformation que je vois chez mes étudiants, c’est la plus belle récompense de mon métier. »

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