Qui sont les “doomers”, ce nouveau profil de génération angoissée ?

Ils ne croient plus vraiment en demain, scrollent des infos anxiogènes et vivent avec une angoisse permanente du climat. On les appelle les doomers. Entre humour noir, pessimisme assumé et réseaux sociaux saturés de nouvelles alarmantes, un nouveau mot s’impose pour décrire une jeunesse en perte de repères.
doomer

Doomers : un mot, un mal-être collectif

Le terme « doomer » vient de « doom », signifiant « perdition » ou « fatalité ». Contrairement aux boomers, qui ont connu les Trente Glorieuses, les doomers sont les enfants d’une ère instable. Ils grandissent avec les cris d’alerte des scientifiques, la fonte des glaces, les incendies records, les échecs politiques et un futur qui semble leur échapper.

Une génération nourrie au doomscrolling

Le doomscrolling est ce réflexe de consommer en boucle des informations anxiogènes, surtout sur les réseaux. Pour les doomers, ce comportement est presque un automatisme : l’avenir paraît si sombre qu’ils s’y plongent jusqu’à l’épuisement. Une spirale mentale entretenue par les algorithmes qui priorisent les contenus chocs.

Des symptômes proches de l’éco-anxiété

Les doomers sont souvent liés à ce qu’on appelle l’éco-anxiété : cette angoisse chronique causée par le changement climatique et l’incapacité à inverser la tendance. Loin d’être un buzzword, cette souffrance touche plus de 4 millions de Français, principalement jeunes. Chez eux, l’anxiété se mêle à une forme de résignation.

Les doomers ne se contentent pas d’avoir peur pour la planète. Ils se sentent impuissants face aux crises politiques, économiques et sociétales. Pour eux, aucun modèle ne semble fonctionner. Ils doutent des promesses écologiques, délaissent les formes d’engagement classiques, et se réfugient dans une posture d’observation fataliste.

Un regard sombre mais lucide

À première vue, le doomer peut paraître désabusé. Mais derrière cette attitude se cache souvent une hypersensibilité au monde. Le doomer n’est pas passif : il réagit, il questionne, il s’interroge. Il refuse de faire semblant, ce qui le rend parfois cynique, souvent triste, mais rarement indifférent.

Si certains doomers abandonnent toute forme d’espoir, d’autres transforment leur angoisse en création, en art ou en humour noir. Mêmes les memes internet participent à exprimer cette vision du monde. Il existe donc des nuances, et le doomerisme peut être une forme de résistance mentale face à l’absurde.

Une tendance ancrée dans les générations jeunes

Les doomers sont principalement associés à la génération Z et aux jeunes adultes. Ils ont grandi avec les crises systémiques comme toile de fond. Leur méfiance vis-à-vis des discours politiques, leur isolement croissant, et leur rapport à la technologie les distinguent des précédentes générations.

Pour beaucoup de jeunes, le futur n’est plus une promesse, mais une angoisse. La peur d’une planète invivable, du marché de l’emploi incertain, ou encore d’une société ultra-fragmentée alimente ce malaise profond. Le mot « doomer » synthétise tout cela : une sensibilité à fleur de peau, confrontée à un monde en crise permanente.

Les doomers ne sont pas qu’un buzz TikTok ou un terme de niche. Ils sont le reflet direct d’une époque désorientée, qui demande plus de sens, plus de vérité et surtout, plus d’action concrète. Peut-être qu’être doomer, c’est aussi une manière de dire : « on ne veut plus faire semblant ».

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