Quels sont les fondements du commerce international et de l’internationalisation de la production ?

Le commerce international repose sur l’échange de biens et services entre pays, favorisé par la mondialisation et la spécialisation des économies. Ce phénomène est soutenu par des théories économiques comme l’avantage comparatif et la dotation factorielle, tout en étant influencé par les politiques de libre-échange ou de protectionnisme. L’internationalisation des firmes multinationales et l’essor des investissements directs à l’étranger accentuent cette interdépendance économique mondiale.

Sommaire

Le commerce international et l’internationalisation de la production jouent un rôle majeur dans l’économie mondiale. Comprendre leurs fondements permet d’expliquer pourquoi les nations échangent des biens et services et comment les entreprises mondiales optimisent leur production à travers différents pays.

Le commerce international : pourquoi les pays échangent-ils ?

Les avantages comparatifs

L’un des fondements principaux du commerce international est la théorie des avantages comparatifs. Formulée par David Ricardo, cette théorie explique que les pays ont intérêt à se spécialiser dans les productions où ils sont relativement plus efficaces, même s’ils ne sont pas les meilleurs dans un domaine. Un pays se spécialise dans les biens pour lesquels il a un avantage comparatif, et échange ces biens avec d’autres nations.

Les dotations factorielles et la spécialisation

Outre les avantages comparatifs, les pays se spécialisent également selon leurs dotations factorielles. Cette théorie, également connue sous le nom de modèle Heckscher-Ohlin (HOS), stipule que les pays possèdent différents niveaux de facteurs de production (comme la terre, le travail ou le capital), et qu’ils tendent à se spécialiser dans les productions qui utilisent abondamment le facteur dont ils disposent en grande quantité.

Par exemple, un pays comme l’Arabie saoudite, riche en ressources naturelles, se spécialisera dans la production de pétrole. À l’inverse, un pays comme la Chine, disposant d’une main-d’œuvre abondante et peu coûteuse, se spécialisera dans des industries nécessitant une forte intensité de travail, comme le textile ou l’électronique.

Les avantages du commerce international

Le commerce international procure de nombreux bénéfices économiques aux nations impliquées.

  • Accès à une plus grande variété de produits : Les consommateurs bénéficient d’une diversité accrue de biens et services, produits dans différentes régions du monde.
  • Économies d’échelle : L’accès à un marché mondial permet aux entreprises d’augmenter leur volume de production, réduisant ainsi les coûts unitaires et les prix finaux.
  • Augmentation de la compétitivité : L’exposition à la concurrence internationale incite les entreprises à innover, à améliorer la qualité des produits et à maîtriser leurs coûts.

Les limites du libre-échange

Bien que le libre-échange soit généralement perçu comme bénéfique, il présente certaines limites. Des secteurs économiques locaux peuvent souffrir de la concurrence des entreprises étrangères, entraînant une délocalisation ou la disparition de certaines industries. En outre, le dumping social peut apparaître lorsque des entreprises situées dans des pays à bas salaires vendent leurs produits à des prix artificiellement bas, ce qui met une pression à la baisse sur les salaires dans les pays développés.

L’internationalisation de la production

La fragmentation des chaînes de valeur

L’internationalisation de la production correspond à la répartition de différentes étapes de production dans divers pays à travers le monde. Grâce aux progrès technologiques et à la baisse des coûts de transport, les entreprises peuvent désormais fragmenter leur chaîne de valeur, optimisant ainsi chaque phase de production en fonction des avantages spécifiques de chaque région.

Par exemple, une entreprise de fabrication de smartphones peut concevoir ses produits aux États-Unis, fabriquer les composants en Corée du Sud, assembler les appareils en Chine, et les vendre sur des marchés internationaux. Ce modèle, appelé Division internationale du processus productif (DIPP), permet aux entreprises de réduire les coûts de production tout en profitant des compétences spécifiques de chaque pays.

Le rôle des firmes multinationales (FMN)

Les firmes multinationales (FMN) sont des acteurs clés dans le processus d’internationalisation. Ces entreprises, présentes dans plusieurs pays, organisent leur production à l’échelle mondiale pour maximiser leur efficacité et leur compétitivité. Elles établissent des filiales dans des régions où elles peuvent bénéficier d’un coût de main-d’œuvre réduit, de réglementations avantageuses, ou d’un accès à des matières premières.

En 2021, on estimait que plus de 80 000 FMN opéraient dans le monde, contribuant à près de 25 % du PIB mondial. Ces entreprises influencent fortement les flux de capitaux et les décisions d’investissement dans les pays où elles opèrent.

Les effets du commerce international sur l’économie mondiale

L’impact sur l’emploi et les inégalités

Certains pays mettent en place des barrières commerciales pour protéger leurs industries naissantes ou pour sauvegarder des secteurs stratégiques. Par exemple, les industries de haute technologie ou celles liées à la sécurité nationale peuvent bénéficier d’une protection temporaire afin de se développer sans subir la concurrence internationale. Le protectionnisme éducateur est une autre justification courante : il permet aux industries locales d’atteindre un niveau de compétitivité avant d’être exposées à la concurrence internationale.

Les effets sur la croissance économique

Le commerce international est un puissant moteur de croissance économique. En facilitant l’accès à de nouveaux marchés, il permet aux entreprises de se développer et d’innover. L’ouverture des frontières commerciales encourage également la diffusion de nouvelles technologies et de meilleures pratiques industrielles, contribuant ainsi à l’amélioration de la productivité.

De plus, les échanges commerciaux permettent aux pays de surmonter les limites de leurs marchés intérieurs, en augmentant la demande pour les produits nationaux à l’étranger. Cela stimule la production et, par extension, la croissance économique.

Le protectionnisme : une alternative au libre-échange ?

Bien que le libre-échange soit la norme dans le commerce international moderne, certains pays choisissent de protéger leurs industries par le biais du protectionnisme. Le protectionnisme vise à restreindre les importations à travers des tarifs douaniers, des quotas ou d’autres mesures réglementaires.

Les justifications du protectionnisme

Certains pays mettent en place des barrières commerciales pour protéger leurs industries naissantes ou pour sauvegarder des secteurs stratégiques. Par exemple, les industries de haute technologie ou celles liées à la sécurité nationale peuvent bénéficier d’une protection temporaire afin de se développer sans subir la concurrence internationale. Le protectionnisme éducateur est une autre justification courante : il permet aux industries locales d’atteindre un niveau de compétitivité avant d’être exposées à la concurrence internationale.

Les inconvénients du protectionnisme

Toutefois, le protectionnisme présente des désavantages notables. En limitant la concurrence, il peut entraîner une hausse des prix pour les consommateurs et réduire la diversité des produits disponibles. En outre, les entreprises locales, protégées de la concurrence, peuvent être moins incitées à innover et à améliorer leur productivité, ce qui nuit à l’économie à long terme.

De plus, le protectionnisme peut provoquer des réactions de rétorsion de la part des autres pays, entraînant des guerres commerciales qui nuisent aux échanges et à la croissance économique mondiale.

L’avenir du commerce international et de la production mondiale

L’impact des technologies numériques

L’essor des technologies numériques continue de transformer le commerce international. L’e-commerce et les plateformes numériques permettent aux petites et moyennes entreprises d’accéder plus facilement aux marchés mondiaux. En outre, les innovations telles que la blockchain et l’intelligence artificielle peuvent améliorer la transparence et l’efficacité des chaînes d’approvisionnement mondiales.

La transition vers une économie verte

Face aux enjeux du changement climatique, le commerce international et les FMN doivent également s’adapter à la transition vers une économie plus durable. Les politiques environnementales et la demande croissante des consommateurs pour des produits respectueux de l’environnement influenceront la manière dont les entreprises organisent leurs chaînes de production. Les entreprises devront adopter des pratiques plus écologiques, réduisant ainsi leur empreinte carbone tout en restant compétitives à l’échelle mondiale.

Ces fiches peuvent t'intéresser

Teste tes connaissances

Toutes les fiches de révision

Abonne toi à la Newsletter

Acquisition > Newsletter : Sidebar