Le 21 juillet 2024, Paul Watson avait été interpellé à Nuuk, la capitale du Groenland, alors qu’il se trouvait à bord de son navire, le John Paul DeJoria. Le Japon l’accusait d’être impliqué dans des dommages et blessures causés à bord d’un navire baleinier nippon en 2010, dans le cadre d’une opération menée par Sea Shepherd contre la chasse à la baleine. L’arrestation du militant s’appuyait sur un mandat d’arrêt international émis en 2012 via Interpol.
La détention de Paul Watson a duré près de cinq mois, avec plusieurs prolongations décidées par les autorités danoises. La demande du Japon, perçue comme une tentative politique visant à faire taire le militant, a suscité une mobilisation massive. Sea Shepherd France et de nombreux citoyens ont multiplié les appels à sa libération, dénonçant une justice motivée par des pressions diplomatiques plutôt que par des faits concrets.
Le rejet de l’extradition
Le gouvernement danois a basé sa décision sur plusieurs critères :
- La durée de détention : la justice danoise a jugé que maintenir Paul Watson en détention plus longtemps aurait été excessif.
- L’ancienneté des faits reprochés : les événements remontant à plus de 14 ans ont joué un rôle central dans ce refus.
- La nature des accusations : les actions militantes menées par Paul Watson contre la chasse à la baleine ne relèvent pas de la justice danoise, selon les autorités.
Ces éléments ont été confirmés par son avocate, Julie Stage, qui a annoncé la bonne nouvelle à l’AFP : « Il est libre, le ministère de la Justice vient de nous informer qu’il rejetait la demande d’extradition. »
Une victoire pour Sea Shepherd et les écologistes
L’association Sea Shepherd s’est empressée de réagir sur les réseaux sociaux : « Paul est libre !!! » Un cri de victoire partagé par de nombreux défenseurs de l’environnement. Pour François Zimeray, avocat et ancien ambassadeur de France au Danemark, cette libération représente une victoire politique et judiciaire : « Le Japon a tenté de faire taire un homme dont le seul crime est d’avoir dénoncé l’illégalité du massacre industriel maquillé en recherche scientifique. »
Cette mobilisation massive a également été soutenue par des personnalités politiques françaises, dont plusieurs députés écologistes. Agnès Pannier-Runacher, députée du Pas-de-Calais, a déclaré sur X :
La mobilisation collective a payé. Bravo à Sea Shepherd et à tous les citoyens qui n’ont cessé de se mobiliser pour lui.
Paul Watson, désormais libre, pourra rentrer en France, où il réside avec sa femme et ses enfants depuis 2023. Ses avocats ont souligné que cette libération marque un tournant dans son combat. Loin d’être découragé, il compte bien poursuivre son action pour la protection des océans et des espèces menacées.
Ce militant infatigable a consacré sa vie à la lutte contre la chasse à la baleine, une pratique que de nombreux pays, comme le Japon, justifient sous couvert de recherche scientifique. À bord de navires comme le Steve Irwin ou le John Paul DeJoria, les campagnes de Sea Shepherd ont permis de sauver des milliers de cétacés, tout en exposant les pratiques illégales de la pêche industrielle.
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