Maître Sadouni dépose plainte contre les gendarmes de La Trinité

Maître Kada Sadouni, avocat au barreau de Nice, a déposé une plainte retentissante contre les gendarmes de la brigade de La Trinité. Il accuse ces derniers de violences aggravées, séquestration, injures à caractère raciste et discrimination raciale. Cette affaire, qui remonte à juillet dernier, a pris une tournure particulièrement médiatique avec le soutien de nombreux avocats niçois à leur confrère.
gendarmerie trinite

Tout commence le 21 juillet, lorsque Maître Sadouni, de permanence, intervient dans le cadre d’une garde à vue à la gendarmerie de La Trinité. C’est une première expérience pour ce jeune avocat au barreau de Nice. Initialement, l’échange semble cordial. Le gendarme responsable de l’affaire l’accompagne jusqu’à une salle d’entretien, referme la porte à clé, et lui demande de toquer pour sortir.

Mais après plus de 15 minutes dans une pièce étouffante, aucun gendarme ne répond à ses sollicitations. « J’ai toqué à plusieurs reprises, mais j’ai été totalement ignoré », relate Maître Sadouni. Finalement, lorsque la porte s’ouvre, les échanges dégénèrent. « Les gendarmes étaient agressifs et menaçants. Ils ont évoqué la possibilité de me placer en garde à vue pour outrage », affirme l’avocat.

L’escalade verbale atteint un point critique lorsque, selon Maître Sadouni, un gendarme lui lance : « Nous sommes en France, vous n’êtes pas chez vous. » Lorsque l’avocat demande des précisions, le gendarme rectifie : « Vous n’êtes pas chez vous au sein de la gendarmerie. » Ces propos, jugés xénophobes par Maître Sadouni, marquent un tournant dans l’incident. Après un moment de tension, un gendarme finit par s’excuser, expliquant avoir pris l’avocat pour un gardé à vue.

Bien que les excuses soient acceptées sur le moment, Maître Sadouni signale l’incident au bâtonnier de l’Ordre des avocats de Nice, tout en précisant qu’il annexera des observations écrites au dossier.

Quelques jours après cet événement, Maître Sadouni reçoit une convocation pour être entendu dans une enquête portant sur des accusations d’outrage à une personne dépositaire de l’autorité publique. Cette décision provoque l’indignation au sein de la profession. Une trentaine d’avocats niçois, robes sous le bras, se rendent à la gendarmerie pour soutenir leur confrère. Cependant, leur demande d’assister à l’audition est refusée, entraînant un report de l’audition.

Face à cette situation, Maître Paul Sollacaro, avocat de Maître Sadouni, écrit au procureur de la République pour demander que l’affaire soit transférée à la police, estimant que les gendarmes ne peuvent enquêter de manière impartiale sur des accusations les visant. Cette requête est refusée. Toutefois, le dossier est confié à la brigade de Puget-Théniers.

Le 2 décembre, estimant que les faits dénoncés contre son client ne sont pas pris en compte, Maître Sollacaro dépose une plainte officielle auprès du procureur pour violences aggravées, séquestration, injures à caractère raciste et discrimination raciale.

Damien Martinelli, procureur de la République, confirme l’existence de la procédure pour outrage impliquant Maître Sadouni. Il précise également que la plainte déposée par ce dernier a bien été enregistrée et qu’elle suit son cours.

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