Les médecins libéraux continuent de dominer le haut du classement des revenus des professions libérales. En comparaison, le secteur des services juridiques et comptables, deuxième dans le classement des professions libérales les mieux rémunérées, affiche un revenu annuel moyen de 102 500 euros.
Le revenu moyen varie considérablement en fonction de la spécialité médicale :
- Les spécialistes tels que les radiothérapeutes, médecins nucléaires et radiologues affichent des revenus parmi les plus élevés, dépassant 210 000 euros par an, avec un sommet de 417 500 euros pour les radiothérapeutes.
- À l’opposé, les pédiatres, psychiatres et rhumatologues enregistrent les revenus moyens les plus bas, entre 88 400 euros et 92 800 euros.
- Les omnipraticiens (généralistes et autres médecins généralistes spécialisés) gagnent en moyenne 98 300 euros par an.
La période 2017-2021 a été marquée par des facteurs défavorables qui ont freiné la progression des revenus médicaux par rapport à la période précédente (2014-2017), où l’augmentation moyenne était de +1,9 % par an.
La pandémie a provoqué une baisse d’activité, affectant particulièrement les jeunes médecins installés depuis moins de 10 ans. Pour cette catégorie, le revenu a chuté de 2,8 % par an en moyenne. En revanche, les médecins installés depuis 10 à 29 ans ou plus de 30 ans ont vu leurs revenus augmenter respectivement de 2,9 % et 2,3 % par an.
La hausse des prix a également pesé sur les revenus réels des médecins, limitant la progression nette en termes constants.
Des différences de revenus selon les genres et le mode d’exercice
Les disparités de revenus entre les genres restent marquées dans la profession. En moyenne, un médecin homme gagne 148 000 euros par an, contre seulement 90 000 euros pour une femme médecin. Cet écart reflète à la fois des différences dans le choix des spécialités et des niveaux d’ancienneté.
Le mode d’exercice en société d’exercice libéral (SEL) gagne en popularité. En 2021, un quart des médecins spécialistes exerçaient sous ce statut, une proportion qui a triplé en quatre ans. Les médecins exerçant en SEL bénéficient d’une organisation leur permettant de mutualiser les charges et d’optimiser leurs revenus. Ceux qui étaient déjà en SEL en 2017 et y sont restés jusqu’en 2021 ont vu leurs revenus augmenter de 3,5 % par an.
Le revenu des médecins libéraux reste largement supérieur à la moyenne des non-salariés en France, qui s’élève à 48 000 euros par an en 2021. Hors secteur médical, le revenu moyen le plus élevé est observé dans les services juridiques et comptables, avec 102 000 euros par an. Ces écarts illustrent la position privilégiée des médecins sur le marché des professions libérales.
Des variations selon le secteur de conventionnement
Secteur 1 versus secteur 2
Le revenu moyen des médecins exerçant en secteur 1 (tarifs conventionnés) a progressé de 0,9 % par an entre 2017 et 2021. À l’inverse, les médecins en secteur 2 (honoraires libres) ont vu leur revenu diminuer de 1,4 % par an. Ces différences traduisent l’impact des politiques de régulation tarifaire sur les revenus des praticiens.
Une croissance freinée par des changements structurels
Entre 2017 et 2021, deux phénomènes ont contribué à ralentir la progression des revenus des médecins libéraux :
- Féminisation croissante de la profession : La proportion de femmes médecins a atteint 42 % en 2021, contre 37 % en 2017. Or, les femmes médecins gagnent en moyenne moins que leurs homologues masculins.
- Augmentation des jeunes praticiens : La part des médecins installés depuis moins de 10 ans est passée de 25 % en 2017 à 39 % en 2021. Ces praticiens ont souvent des revenus inférieurs, notamment en début de carrière.
