Cette allocution s’inscrit dans un moment de tensions politiques. L’année 2024 a été marquée par une dissolution de l’Assemblée nationale, des changements successifs de Premiers ministres – quatre en une seule année – et des défis économiques et sociaux importants. Dans ce climat, Emmanuel Macron entend se positionner en « président-arbitre », mettant en avant son rôle institutionnel et laissant une plus grande marge de manœuvre à son nouveau Premier ministre, François Bayrou.
Au cours de son discours, le président devrait revenir sur plusieurs temps forts de l’année 2024 :
- Les Jeux olympiques de Paris, célébrés comme un succès mondial pour la France.
- La réouverture de Notre-Dame de Paris, un symbole de résilience nationale.
- Les cérémonies du 80ᵉ anniversaire du Débarquement, honorant l’histoire et la mémoire collective.
- La situation à Mayotte, durement touchée par un cyclone fin décembre, devrait également être évoquée.
Ces réalisations offrent au président des points positifs pour contraster avec un bilan politique marqué par des divisions internes et une instabilité gouvernementale.
Les vœux présidentiels ont évolué depuis leur introduction par Charles de Gaulle en 1960, qui en a fait un rituel républicain télévisé inspiré du discours annuel sur l’état de l’Union des présidents américains. Aujourd’hui, cet événement est autant un outil de communication politique qu’un moment de communion nationale.
Des moments historiques dans les vœux présidentiels
Plusieurs présidents ont marqué l’histoire de cette tradition par des innovations ou des symboles forts :
- Valéry Giscard d’Estaing (1975), présentant ses vœux au coin du feu avec son épouse pour instaurer une proximité.
- François Mitterrand (1988), parlant depuis Strasbourg, symbole de l’Europe.
- Jacques Chirac (1997), optant pour une posture debout, dynamisant son allocution.
- Emmanuel Macron (2017), ajoutant une version numérique de ses vœux sur les réseaux sociaux.
L’objectif : rassurer et rassembler
Pour Emmanuel Macron, ces vœux représentent une opportunité de renforcer ses liens avec les citoyens et de redonner une boussole à une France divisée. En adoptant un ton rassembleur et en évoquant les défis internationaux, comme la guerre en Ukraine et les tensions au Moyen-Orient, le président pourrait se poser en garant de la stabilité et de la continuité dans un contexte mondial incertain.
L’an dernier, 10,2 millions de téléspectateurs avaient suivi les vœux d’Emmanuel Macron. Un chiffre qui, bien que significatif, reste modeste en comparaison des 37 millions de spectateurs ayant regardé une intervention présidentielle durant la crise du coronavirus. Le discours de cette année devra capter l’attention et marquer les esprits, malgré les critiques et les fractures actuelles.
Le rendez-vous est donc fixé ce 31 décembre à 20 heures, et comme toujours, les mots choisis, les thèmes abordés et le ton adopté seront scrutés et analysés. Emmanuel Macron parviendra-t-il à transformer cet exercice institutionnel en un moment de communion et de réflexion collective ? Réponse ce soir.
