Lors d’une opération menée par des policiers en uniforme militaire, huit personnes ont été interpellées dans une discothèque de Tula. Selon des documents judiciaires, ces individus ont été accusés de « promouvoir des relations sexuelles non traditionnelles », une infraction en Russie depuis une décennie.
Les forces de l’ordre ont détaillé les tenues des détenus, affirmant qu’elles incarnaient une « image contraire à une orientation sexuelle traditionnelle ». Parmi les exemples cités : un homme portant des chaussettes roses, un kimono déboutonné, des cheveux orange vif et des tatouages rouges sur le visage.
Les juges ont statué que ces vêtements représentaient une promotion des « relations non traditionnelles ». Un barman a toutefois échappé à l’amende en plaidant que son style, incluant des cheveux turquoise et des piercings, relevait de la sous-culture gothique.
Les sanctions pour les autres détenus ont atteint jusqu’à 50 000 roubles (environ 450 euros). Cependant, certaines décisions judiciaires restent confidentielles, rendant difficile une compréhension complète des critères appliqués.
La loi utilisée dans cette affaire, souvent qualifiée de « loi anti-gay » en Russie, a été initialement introduite pour interdire la « propagande LGBT » auprès des mineurs. En 2022, elle a été élargie pour inclure toute promotion de « styles de vie non traditionnels ».
Cette législation a été appliquée à divers contextes, allant de la publication de drapeaux arc-en-ciel sur les réseaux sociaux à des aveux publics liés à des activités homosexuelles. En 2024, au moins 131 cas de « propagande LGBT » ont été portés devant les tribunaux, avec des amendes allant jusqu’à 200 000 roubles (1 400 euros).
Cette répression fait partie d’une politique plus large menée par le président Vladimir Poutine pour promouvoir les « valeurs traditionnelles » en Russie. En août 2024, il a signé un décret facilitant l’accès à la résidence pour les étrangers partageant ces valeurs. Les critiques estiment que ces lois servent à marginaliser les communautés LGBT et à restreindre la liberté d’expression.
Ce n’est pas la première fois que la Russie cible les lieux de rassemblement des communautés LGBT. En novembre, plusieurs bars et discothèques à Moscou ont été raides sous prétexte de lutter contre la « propagande LGBT ».