Jean-Marie Le Pen décède à l’âge de 96 ans

Jean-Marie Le Pen voit le jour le 20 juin 1928 à La Trinité-sur-Mer, dans le Morbihan. Issu d’une famille modeste, il grandit entre une mère couturière et un père marin-pêcheur. À l’âge de 14 ans, un événement tragique marque sa vie : son père périt lors de l’explosion d’une mine allemande au large des côtes bretonnes. Ce drame familial le laisse orphelin et pupille de la nation, un statut qu’il revendiquera tout au long de sa vie comme une raison d’embrasser le destin de « serviteur de la France ».
jean marie le pen mort

Le jeune Jean-Marie grandit dans une maison modeste mais nourrie de valeurs catholiques fortes. Doté d’une nature turbulente et bagarreuse, il excelle cependant dans ses études, décrochant son baccalauréat avant de partir à Paris pour poursuivre des études de droit.

Entre politique et parachutisme

Lors de ses études universitaires, Jean-Marie Le Pen développe son goût pour le débat et la controverse. Président de la « Corporation des étudiants en droit », il s’impose rapidement par son éloquence et son charisme. Mais ce n’est pas seulement à la tribune qu’il s’illustre. À 26 ans, il s’engage dans les parachutistes et participe brièvement à la guerre d’Indochine. Bien que son rôle y soit mineur, cet épisode forge une partie de sa légende personnelle.

De retour en France, il se tourne vers la politique en rejoignant le mouvement de Pierre Poujade, qui fédère commerçants et artisans contre la fiscalité oppressive. En 1956, à seulement 27 ans, il est élu député de Paris sous les couleurs poujadistes.

Au Palais-Bourbon, Jean-Marie Le Pen se fait remarquer par ses discours enflammés. Mais en 1957, en pleine guerre d’Algérie, il quitte temporairement l’hémicycle pour rejoindre les rangs des parachutistes en tant qu’officier. Cet engagement sur le terrain suscitera de vives polémiques : il sera accusé, sans preuves formelles, d’avoir participé à des actes de torture, accusations qu’il démentira toute sa vie.

De retour en métropole, il s’oppose à la politique algérienne de Charles de Gaulle. Il fonde des organisations nationalistes comme le Front national des combattants et le Front national pour l’Algérie française, préfigurant son futur engagement politique.

Le Front national

En 1972, Jean-Marie Le Pen devient président d’un nouveau parti, le Front national (FN), créé sous l’impulsion du groupuscule Ordre Nouveau. À cette époque, le FN est une coquille vide avec peu de moyens et de militants. Jean-Marie Le Pen y voit un outil pour fédérer les différents courants nationalistes et faire entendre sa voix dans l’échiquier politique français.

Les premiers résultats électoraux sont maigres. Lors de la présidentielle de 1974, Le Pen recueille seulement 0,75 % des suffrages. Mais il persévère, imposant un style provocateur et un discours axé sur la « préférence nationale » et la lutte contre l’immigration.

Le tournant se produit dans les années 1980. En 1983, lors d’une élection municipale partielle à Dreux, une liste FN fusionne avec celle du RPR et de l’UDF pour remporter la mairie. Cette alliance controversée marque l’entrée du Front national dans le paysage politique national.

En 1984, Jean-Marie Le Pen est élu député européen. Il s’impose comme une figure incontournable, capable de rassembler jusqu’à 10 % des suffrages à chaque élection. Son talent oratoire et ses sorties médiatiques polémiques, comme sa déclaration sur les chambres à gaz qualifiées de « détail de l’histoire », renforcent son image de « diable de la République ».

Le 21 Avril 2002

La carrière politique de Jean-Marie Le Pen atteint son sommet en 2002. Lors de l’élection présidentielle, il se qualifie pour le second tour avec 16,86 % des voix, éliminant Lionel Jospin. Ce « coup de tonnerre » provoque une mobilisation massive contre lui. Face à Jacques Chirac, il ne recueille que 17,79 % des suffrages, mais son score symbolise l’ancrage du FN dans la vie politique française.

Une lente sortie de scène

Après 2002, la présence de Jean-Marie Le Pen s’estompe progressivement. Lors de la présidentielle de 2007, il obtient seulement 10,44 % des voix. En 2011, il cède la présidence du FN à sa fille Marine Le Pen, qui engage une stratégie de « dédiabolisation » du parti. Cette transition entraîne de vives tensions familiales et politiques. En 2015, Jean-Marie Le Pen est exclu du FN après une série de provocations verbales.

Malgré ces conflits, il reste actif en tant qu’observateur et publie ses mémoires, « Fils de la nation » et « Tribun de la nation », dans lesquels il revient sur sa carrière et sa vision de la politique.

Lire aussi : quel est le parcours de Jean Marie Le Pen ?

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