Dans le cadre de cette campagne, les hot-dogs ont été bannis en Corée du Nord, une décision qui pourrait surprendre mais qui reflète l’objectif de Kim Jong-un de couper les ponts avec toute influence étrangère. Considérés comme un symbole de la culture américaine, la préparation, la vente ou la consommation de hot-dogs est désormais qualifiée de trahison. Les contrevenants risquent des peines sévères, allant jusqu’à des mois de travaux forcés dans les camps de détention du pays.
Une guerre culturelle
Les hot-dogs ne sont pas les seuls plats touchés par cette interdiction. Le budae-jjigae, ou « ragoût de base militaire », est également dans le viseur des autorités. Ce plat, qui mélange des ingrédients tels que le kimchi, le Spam et des saucisses, a émergé après la guerre de Corée en utilisant des produits abandonnés par les soldats américains. Bien qu’il soit devenu populaire dans la péninsule, il est désormais interdit en Corée du Nord en raison de son association avec la culture occidentale et son origine sud-coréenne.
Un vendeur de la province de Ryanggang a déclaré : « Les ventes de budae-jjigae ont complètement cessé. Les autorités ont averti que toute personne surprise en train de le vendre sera fermée immédiatement. »
Outre les hot-dogs et le budae-jjigae, les gâteaux de riz vapeur appelés tteokbokki sont également bannis. Ce plat populaire en Corée du Sud est considéré comme un autre exemple de l’influence étrangère, bien qu’il fasse partie intégrante de la cuisine coréenne.
La répression ne se limite pas aux choix alimentaires. En Corée du Nord, le divorce est désormais considéré comme un acte antisocialiste, et les couples divorcés peuvent être condamnés à des peines de travaux forcés allant de un à six mois. Les femmes semblent particulièrement ciblées par ces mesures, recevant souvent des peines plus longues que les hommes. Une résidente de la province de Pyongan du Sud a rapporté que sur 80 détenus dans un camp de formation, près de la moitié étaient des femmes emprisonnées pour avoir divorcé.
Cette politique s’inscrit dans une tendance plus large de contrôle strict exercé par Kim Jong-un sur la société nord-coréenne. Outre les interdictions alimentaires, les vêtements jugés occidentaux, comme les jeans ou les lunettes de soleil, sont également bannis. Des fouilles domiciliaires sont régulièrement effectuées pour s’assurer que les citoyens respectent ces règles, et les contrevenants risquent de lourdes sanctions.