Selon un communiqué officiel du ministère algérien des Affaires étrangères, cette convocation fait suite à des « traitements provocateurs, dégradants et discriminatoires » qu’auraient subi des ressortissants algériens aux aéroports de Roissy-Charles de Gaulle et d’Orly. Le gouvernement algérien accuse la police aux frontières française d’avoir appliqué des contrôles excessifs et humiliants à l’encontre de voyageurs détenant pourtant des visas en règle.
Sofiane Chaib, secrétaire d’État en charge de la communauté nationale à l’étranger, a officiellement demandé à l’ambassadeur français de transmettre à Paris une protestation ferme et d’exiger la fin immédiate de ces pratiques jugées inacceptables.
Une détérioration progressive des relations bilatérales
Cette convocation s’inscrit dans un climat diplomatique déjà très tendu. Depuis plusieurs mois, les relations entre les deux pays ne cessent de se dégrader. Parmi les causes principales de cette crispation, on retrouve :
- Le soutien affiché par la France au plan d’autonomie marocain sur le Sahara occidental, une position que l’Algérie rejette fermement en soutenant le Front Polisario.
- L’affaire Boualem Sansal, l’écrivain franco-algérien détenu en Algérie depuis novembre 2024, dont Paris demande la libération pour raison de santé.
- L’expulsion récente d’influenceurs franco-algériens en France, accusés d’apologie de la violence.
Ces tensions avaient déjà conduit Alger à rappeler son ambassadeur à Paris durant l’été 2024, une mesure rare traduisant une crise diplomatique de grande ampleur.
Jusqu’à présent, les autorités françaises n’ont pas encore réagi officiellement à cette nouvelle convocation de leur diplomate à Alger. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, avait récemment exprimé sa « disponibilité » pour se rendre à Alger afin d’apaiser les tensions, mais sans succès apparent.
Une réunion d’urgence sur la situation franco-algérienne pourrait avoir lieu dans les prochains jours à Matignon, impliquant plusieurs ministères concernés (Affaires étrangères, Intérieur, Économie, Éducation, Culture). Cette décision reste toutefois soumise à l’agenda politique français, déjà chargé par les questions intérieures.
Si les tensions entre Paris et Alger ne sont pas nouvelles, elles n’ont jamais atteint un tel niveau depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962. Chaque nouvel incident alimente une crise dont l’issue reste incertaine. La diplomatie française cherche à éviter une rupture totale, mais les positions des deux gouvernements semblent de plus en plus difficilement conciliables.
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