Menaces sur TikTok, des professeurs exercent leur droit de retrait

Un mouvement de protestation a secoué le collège Croix-de-Metz à Toul (Meurthe-et-Moselle) après la publication d’une vidéo sur TikTok ayant déclenché un flot de menaces et d’insultes envers la communauté éducative. Face à cette situation inquiétante, les enseignants ont décidé d’exercer leur droit de retrait lundi et mardi, interrompant ainsi les cours.
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Tout commence avec la mise en ligne d’une vidéo samedi dernier sur TikTok. Rapidement virale, elle atteint plus d’un million de vues avant d’être supprimée. Dans cette vidéo, une collégienne affirme avoir été la cible de contenus à caractère pornographique envoyés par un camarade. Elle raconte que son père, informé de la situation, aurait menacé de porter plainte devant l’établissement. Une altercation s’en serait suivie avec un surveillant témoin de la scène.

Suite à cette publication, un véritable déchaînement de messages haineux a visé la direction du collège et les enseignants. Face à ces menaces, le recteur de l’académie de Nancy-Metz, Pierre-François Mourier, a dénoncé une situation « intolérable » et apporté son soutien aux personnels de l’établissement.

Des enseignants en danger

Les professeurs, craignant pour leur sécurité et celle des élèves, ont décidé d’exercer leur droit de retrait dès lundi. Ce dispositif leur permet de cesser temporairement leur activité en cas de danger grave et imminent.

Selon le recteur, les enseignants ont eu peur, ce qui a justifié leur décision. Il a également rappelé que des équipes mobiles de sécurité du rectorat et des patrouilles de police seront déployées aux abords de l’établissement afin d’assurer un climat plus serein à la reprise des cours.

Le collège a réagi fermement en déposant une plainte pour diffamation, tandis que le directeur académique a saisi le procureur de la République. Une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur l’origine des menaces et identifier les auteurs des messages haineux.

La collégienne à l’origine de la vidéo a été placée sous mesure conservatoire, une sanction temporaire lui interdisant l’accès à l’établissement en attendant un conseil de discipline. Le recteur a souligné que certains éléments avancés dans la vidéo ne reflètent pas la réalité.

Cet incident met une nouvelle fois en lumière le pouvoir des réseaux sociaux dans la propagation de polémiques et leur impact sur le monde éducatif.

Les établissements scolaires sont de plus en plus confrontés à des campagnes de dénigrement en ligne, souvent amplifiées par le phénomène de viralité. Des enseignants et des chefs d’établissement ont déjà été victimes de cyberharcèlement suite à des vidéos ou publications détournées.

Face à cette situation, le ministère de l’Éducation nationale et les autorités académiques multiplient les actions pour lutter contre la violence en ligne et sensibiliser les élèves à l’utilisation responsable des réseaux sociaux.

Les enseignants ont reçu des garanties de protection de la part des autorités. Les cours reprendront mercredi, avec une surveillance accrue de la part des forces de l’ordre.

Les mesures mises en place incluent :

  • La présence régulière d’équipes mobiles de sécurité,
  • Des patrouilles policières aux abords du collège,
  • Un accompagnement psychologique pour les élèves et les personnels concernés.

Le rectorat espère ainsi ramener du calme et de la sérénité au sein de l’établissement après ces journées de tension.

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