78% des étudiants vivent avec moins de 100€ par mois

La précarité étudiante en France atteint des niveaux inquiétants. Selon une enquête menée par l’association Linkee, plus de 3 étudiants sur 4 disposent de moins de 100 euros par mois une fois leur loyer et leurs charges payés. Cette somme représente environ 3,33€ par jour, un montant dérisoire pour couvrir les dépenses liées à l’alimentation, aux transports, aux loisirs et aux besoins essentiels.
argent etudiant

Ce chiffre illustre la détresse financière croissante des étudiants, qui se retrouvent isolés socialement et en grande difficulté pour poursuivre leurs études dans de bonnes conditions.

Qui sont les étudiants les plus touchés ?

L’étude révèle que 51% des étudiants vivent avec moins de 50€ par mois, soit moins de 1,67€ par jour. Une somme qui ne permet même pas de se nourrir correctement, malgré l’existence des repas à 1€ du Crous pour les étudiants précaires.

La précarité touche tous les niveaux d’études, des licences aux doctorats, mais certains profils sont plus vulnérables :

  • Les étudiants vivant seuls sont les plus exposés : 50,8% des bénéficiaires de l’aide alimentaire n’ont aucun soutien familial direct.
  • Les étudiants en colocation ne sont pas épargnés, avec 34,7% d’entre eux en situation de précarité.
  • Les étudiants en résidence universitaire sont également concernés, bien que ces logements soient plus accessibles financièrement.

Les femmes sont particulièrement affectées par cette précarité. Elles représentent 66% des bénéficiaires de l’aide alimentaire, contre 31,9% des hommes.

Dans certaines villes comme Montpellier, la situation est encore plus criante : 72% des étudiants aidés sont des femmes.

Les postes de dépense qui pèsent sur le budget étudiant

Lorsque les étudiants sont interrogés sur leurs principales difficultés financières, plusieurs besoins essentiels apparaissent en tête :

  1. L’alimentation : 61,9% des étudiants déclarent avoir des difficultés à se nourrir correctement.
  2. Les vacances : 59,4% affirment ne pas pouvoir partir, même quelques jours.
  3. La culture : 54,8% ne peuvent plus aller au cinéma, au théâtre ou acheter des livres.
  4. L’habillement : 44% doivent renoncer à des achats de vêtements.
  5. Le sport : 40,4% ne peuvent plus s’inscrire à une activité physique.

Une inflation qui aggrave la situation

L’augmentation des prix a largement contribué à la précarisation des étudiants. 60% d’entre eux déclarent que l’inflation les a poussés à recourir à l’aide alimentaire, un chiffre en forte hausse depuis 2022.

Les chiffres de Linkee montrent une explosion des besoins en aide alimentaire :

  • 100 000 colis alimentaires distribués en 2022.
  • 250 000 colis en 2024.

Les sacrifices se multiplient pour s’adapter à la crise économique :

  • 61,2% des étudiants ont renoncé aux vacances.
  • 59,8% ont limité leurs achats de vêtements.
  • 53,4% ont réduit leurs dépenses culturelles.
  • 53,3% ont restreint leur budget alimentaire.
  • 37,5% ont même dû renoncer à leur abonnement de transport.

Les étudiants non boursiers en première ligne

Un fait marquant de l’enquête est que 60,8% des étudiants ayant recours à l’aide alimentaire ne sont pas boursiers.

Gabrielle, étudiante en design à Nantes, témoigne :

« Mon école est privée, donc je n’ai pas droit à la bourse, alors que je devrais toucher l’échelon maximum. Mes parents ne peuvent pas m’aider et mon job étudiant ne couvre pas mon loyer. Je ne peux pas travailler plus, car mes cours ne me laissent pas assez de temps. »

Cette situation met en lumière l’inadéquation des critères d’attribution des bourses avec la réalité économique des étudiants.

Un impact direct sur la réussite scolaire

Le manque de ressources financières ne se limite pas à un problème de pouvoir d’achat. Il affecte directement la réussite académique des étudiants :

  • 34% n’ont pas les moyens d’acheter des livres pour leurs cours.
  • 28% n’ont pas d’ordinateur personnel pour travailler.
  • 15% ne disposent pas d’un espace calme pour étudier.

Certains sont contraints de travailler à temps partiel pour survivre, ce qui compromet leur assiduité et leur performance :

  • 12% ont déjà redoublé ou raté un concours à cause d’un emploi étudiant.
  • 25% envisagent d’abandonner totalement leurs études.

Une crise sociale qui affecte la santé mentale

L’impact psychologique de cette précarité est tout aussi préoccupant. L’isolement, le stress financier et la fatigue s’accumulent :

  • 25% des étudiants déclarent souffrir d’anxiété chronique.
  • Beaucoup hésitent à parler de leur situation par honte ou peur du jugement.

Selma, étudiante en mathématiques à Montpellier, confie :

« Je ne parle pas de mes problèmes financiers, car cela me fait honte. J’ai l’impression que personne ne peut comprendre. »

Face à cette détresse grandissante, des initiatives solidaires comme les distributions alimentaires étudiantes se multiplient, mais elles restent insuffisantes pour endiguer la crise.

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