L’affaire a débuté début janvier, lorsque la plateforme Pharos, chargée de signaler les contenus illicites en ligne, a repéré des vidéos inquiétantes sur TikTok. Dans ces publications, Zazou Youssef tenait des propos virulents, appelant à s’en prendre aux opposants au régime algérien.
Les enquêteurs ont rapidement identifié Youcef A., son vrai nom, et ont procédé à son arrestation à Brest. Déjà sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis avril 2024, il a reconnu être l’auteur des publications incriminées.
Des vidéos appelant à la violence
Lors du procès, le ministère public a présenté plusieurs vidéos diffusées entre octobre 2024 et janvier 2025. Les images montraient l’influenceur prononcer des menaces explicites contre certaines catégories de la population.
Parmi les phrases qui lui ont été reprochées :
- « On va tirer sur vous »
- « Il faut faire parler la poudre »
- « Venez nous affronter, on va vous niquer »
Avec près de 400 000 abonnés, Zazou Youssef disposait d’une audience massive, augmentant la portée de ses messages.
Une défense basée sur un « malentendu »
Devant le tribunal, l’influenceur a tenté de minimiser ses propos. Il a affirmé qu’il ne s’agissait que de formules maladroites et qu’il voulait simplement exhorter l’armée algérienne à rétablir l’ordre.
Ses avocats ont dénoncé un montage trompeur, affirmant que la version intégrale de la vidéo n’avait jamais été retrouvée. Ils ont également insisté sur l’absence d’antécédents en matière de radicalisation et sur le fait que ses vidéos précédentes étaient principalement axées sur le football et le divertissement.
Le verdict : 18 mois de prison ferme et interdiction de territoire
Après plusieurs heures de débats, le tribunal a rendu son verdict :
- 18 mois de prison ferme
- Interdiction du territoire français pendant 10 ans
- Maintien en détention
Le parquet avait initialement requis 24 mois de prison et 5 ans d’interdiction de territoire, mais la peine a été légèrement réduite.
Ses avocats ont annoncé leur intention de faire appel, dénonçant une instrumentalisation politique de l’affaire. De son côté, l’influenceur a quitté la salle d’audience menotté, sous les yeux de ses proches, visiblement sous le choc du verdict.
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